Le gouvernement vise la conversion au gaz naturel comprimé (GNC) d’un million de véhicules de transport en commun d’ici à 2026.
Le Nigeria compte environ 12 millions de véhicules sur ses routes et souhaite rejoindre des pays comme l’Argentine, le Brésil et l’Iran, où des millions de moyens de transport fonctionnent au gaz naturel comprimé (GNC).
Les autorités nigérianes considèrent le GNC comme la solution miracle pour mettre fin aux pénuries chroniques de carburant et à la multiplication par cinq des prix de l’essence depuis que le président Bola Ahmed Tinubu a supprimé les subventions sur les carburants en mai 2023. En septembre 2023, M. Tinubu a créé l’Initiative présidentielle pour le gaz naturel comprimé (PCNGI) afin d’encourager la transition vers une énergie plus propre.
« Avant, je dépensais 75 000 nairas (environ 44 dollars) pour l’essence, contre 12 000 nairas (environ 7 dollars) maintenant pour le GNC chaque semaine », explique à l’AFP Adebola Omotosho, mécanicien à Lagos.
Environ 100 000 voitures ont été converties jusqu’à présent, et plus de 200 millions de dollars ont investis, selon le directeur du PCNGI, Michael Oluwagbemi, et le gouvernement vise la conversion d’un million de véhicules de transport en commun d’ici à 2026.
Toutefois, M. Oluwagbemi précise que les travailleurs salariés peuvent obtenir des prêts pour convertir leurs véhicules, avec un plan de remboursement sur 12 mois.
Pour atteindre son ambitieux objectif, le gouvernement doit aussi tenir compte de la lenteur des conversions et du nombre limité de stations de réapprovisionnement.
Jide Fasetire, un technicien qualifié, explique à l’AFP depuis son atelier de Lagos avoir converti 20 véhicules depuis que le gouvernement a lancé sa campagne, et en compte 18 sur sa liste d’attente. Une conversion lui prend au moins deux jours. « Notre objectif est de trois heures, mais nous n’y sommes pas encore », explique-t-il, ajoutant que les techniciens sont en cours de formation.
Pour Chidalu Onyenso, PDG d’Earthbond, une société qui aide les entreprises à passer des combustibles fossiles à des énergies plus propres, l’adoption massive du GNC permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’améliorer la qualité de l’air et de diminuer les coûts de maintenance.
Toutefois, elle estime que l’adoption du GNC n’est qu’« une étape vers l’écologisation du réseau » de transports dans le pays et que d’autres solutions doivent également être envisagées, comme les véhicules électriques encore moins polluants.