Le Niger compte débuter la construction de sa première centrale nucléaire en 2026




Dépendant à plus de 60% du Nigéria pour ses approvisionnements en énergie électrique, le pays veut résolument mettre à contribution ses ressources d’uranium – essentiellement exportées – pour combler son déficit énergétique

 

Le Niger, qui possède les plus importantes ressources d’uranium en Afrique et parmi les principales au monde, veut exploiter ce carburant, destinée à ce jour essentiellement à l’exportation, pour combler son déficit énergétique. Le gouvernement a entrepris de développer un programme nucléaire à l’horizon 2030 en lançant, en décembre 2013, la Haute autorité nigérienne à l’énergie nucléaire (Hanea).

“D’ici 2030, nous comptons débuter la construction [de la centrale nucléaire, NDLR], plus précisément le 18 décembre 2026.  Déjà le 18 décembre 2021, le site qui va héberger la centrale nucléaire sera identifié et la première pierre sera posée”, informe le secrétaire général de la Hanea et Directeur du département électro-nucléaire en charge de la mise en oeuvre du programme électro-nucléaire du Niger, Daouda Djibo, dans une interview accordée à niameyetles2jours.

Mais il faudra d’abord régler tous les préalables d’ordre juridique, sans oublier la question du financement. “Un programme nucléaire est un programme international. Pour cela, plusieurs  conventions internationales existent. Il y a une dizaine de conventions internationales à ratifier et il faut aussi une loi générale qui régule l’activité nucléaire en passant par le transport de l’infrastructure radioactive. Nous avons déjà signé et ratifié 9 textes et nous avons aussi créé l’organisme de régulation, l’Autorité de sûreté nucléaire (Arsn). Il reste encore quelques lois à faire passer pour être dans les normes internationales”, détaille Daouda Djibo.

Le Niger, territoire vaste d’une superficie de 1 267 000 Km2, dispose d’une faible couverture électrique avec un taux d’accès au réseau national estimé à moins de 7%. Le pays dispose d’à peine 800 Km de lignes de transport et de 2 700 Km de lignes de distribution. L’essentiel de l’énergie électrique provient du Nigéria, d’où le Niger tire plus de 60% de ses approvisionnements.

En dehors de l’Uranium, essentiellement exploitée par la société française Areva depuis 40 ans, le Niger dispose aussi d’autres atouts, comme le solaire, pour la production d’énergie. Mais l’uranium semble, pour l’Hanea, la ressource la plus pertinente à exploiter.

Florilège de quelques arguments présentés par le secrétaire général de la Hanea:

“L’énergie solaire peut bien satisfaire les besoins énergétiques par ses applications photovoltaïques, thermiques et par la culture du bio-carburant. Cependant, le problème qu’on a avec l’énergie solaire, c’est la faiblesse de la densité énergétique. C’est à dire qu’il faut de grands espaces pour produire une petite énergie.  

Un second problème, l’énergie solaire n’est pas totalement maîtrisée aujourd’hui. Il faut des appoints. Sur les 24 heures, nous avons le soleil, 8h par jour. Les 2X8 heures qui restent, il n’y a pas de soleil. Il faut donc utiliser des batteries solaires fabriquées à base avec de métaux extrêmement nocifs pour l’environnement. Aussi, faut-il pouvoir stabiliser la production d’énergie, comparée à d’autres sources, pour compléter l’énergie solaire. 

Aujourd’hui, les efforts réalisés sont dans le domaine de la photo électricité, c’est à dire l’utilisation des panneaux solaires. Sauf que les panneaux solaires et les batteries sont fournis d’ailleurs. Et 3 ans après, il faut tout renouveler, ce qui va à l’encontre de la souveraineté énergétique. 

Selon une étude de l’Aiea, dans les 30 années à venir, le schéma électrique sera toujours assuré par le charbon et l’uranium. Par conséquent, on pourra utiliser les autres énergies renouvelables pour l’éclairage dans les centres isolés. Mais pour faire du développement, on a besoin de l’énergie forte. Et parlant de ça, il n’y a que le charbon et le nucléaire. Il y a des problèmes de pollution avec le charbon. Et il ne reste que le nucléaire.”

Impact 

“Si nous connectons aujourd’hui une centrale nucléaire de 1000 Mw, nous aurons un taux de croissance du Pib de 25% pour la première année. Cette croissance suivra de 12,5% chaque année pendant dix ans. 

Un programme électro-nucléaire permet de créer 100 000 emplois. Il y aura 5000 personnes qui vont travailler pendant les 5 ans que prendra la construction de la centrale. En plus, le pays bénéficiera de la haute technologie qu’on utilisera pour la mise en place de cette centrale.”

Potentiel

“Le Niger est le seul pays qui détient 10% des réserves mondiales d’uranium. Nous sommes le quatrième producteur mondial et nous produisons environ 5000 tonnes d’uranium par an. Nous avons une réserve de 1 million 800 000 tonnes d’uranium. Si on l’évalue en termes d’énergie, ça fait 3000 Gigawatts, soit 3 millions de mégawatts. Nous pouvons alimenter le monde entier avec notre ressource. 150 tonnes d’uranium peuvent produire 1000 Mégawatts/heure. Ce qui est suffisant pour la consommation d’énergie en Afrique de l’ouest.”

 

Reaction(s) :

  1. On y croit, on y croit !
    J’espère que les chinois et les russes sont sur le coup !
    parce que si c’est Areva ou EDF ils sont pas rendus !!
    ùù !
    Allez bon courage à tous !

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