Le Gouvernement d’union nationale appelle à des sanctions internationales contre les acteurs impliqués dans cette « ingérence flagrante »
Le ministère libyen des Affaires étrangères du Gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par les Nations unies, a déclaré, le 27 juin dernier, que des « mercenaires » alliés à l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar, basée à l’est du pays, avaient suspendu les exportations de pétrole depuis des champs pétrolifères et des ports.
La veille, Mustafa Sanallah, président de la Compagnie pétrolière nationale (NOC) basée à Tripoli, a fait une déclaration indexant des « mercenaires russes » et d’autres « mercenaires étrangers ». La NOC a déclaré dans un communiqué qu’un convoi de dizaines de véhicules militaires était entré, le 25 juin, dans le champ pétrolier d’al-Charara pour empêcher la reprise des exportations après une interruption de plusieurs mois.
Le champ d’al-Charara est le plus grand champ pétrolier de Libye, avec une capacité de production de plus de 300 000 barils par jour, ce qui représente, en temps ordinaire, environ un tiers de la production libyenne de brut.
« Le ministère des Affaires étrangères a suivi les rapports et les informations confirmant la présence de mercenaires étrangers (…) au sein de gisements pétrolifères et de ports libyens, et récemment dans le champ pétrolifère d’al-Charara », a déclaré le ministère libyen des Affaires étrangères dans son communiqué.
« A cet égard, la Libye appelle les pays étrangers concernés par le secteur pétrolier et ayant des entreprises en Libye à coopérer avec le ministère libyen des Affaires étrangères pour dévoiler ces violations ainsi que les pays impliqués dans cette ingérence flagrante, et à travailler de concert afin de soumettre de toute urgence et directement les individus et entités impliqués dans ces actes à des sanctions internationales », a écrit le ministère.
L’ANL n’en a pas fait de commentaire direct. Depuis près d’un an, celle-ci mène une campagne militaire à Tripoli et dans ses environs pour tenter de prendre la ville des mains du GNA.
Selon la Compagnie pétrolière nationale (NOC) du gouvernement libyen, la fermeture des champs pétrolifères et des ports a déjà coûté au pays plus de 6 milliards de dollars depuis le début de l’année.