Libye/Pétrole: reprise difficile de la production à al-Charara et al-Feel




La production avait été suspendue sur les deux champs en début d’année 2020

 

 

La production sur le champ al-Charara (sud), l’un des plus importants sites pétroliers de Libye, reprend péniblement. La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) avait annoncé la remise en service le 08 juin, avant qu’un groupe armé n’entraîne sa fermeture à nouveau le même jour. Au 12 juin dernier, la NOC déplorait encore la présence de groupes armés sur le site empêchant son fonctionnement régulier.

La production sur ce site avait cessé en janvier, tout comme à al-Feel.

Le champ al-Feel, situé dans le bassin de Morzouq, une région riche en pétrole à 750 km au sud-ouest de Tripoli, est géré par une coentreprise formée entre la NOC et la compagnie italienne ENI. Il avait été fermé en début d’année par les forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, qui s’oppose au Gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli.

« La NOC commencera les opérations d’exportation de brut le plus tôt possible », a précisé le patron de la NOC le 08 juin dernier. « Le brut arrivera à la raffinerie de Zaouia (45 km à l’ouest de Tripoli, NDLR) pour qu’elle entame la production d’essence destinée au marché local et soulager le budget des importations d’hydrocarbures », a-t-il promis. « Nous espérons la reprise de la production dans tous les champs le plus tôt possible », a-t-il dit.

La NOC estime ses réserves à 1,2 milliard de barils selon et sa capacité de production actuelle à 70 000 barils par jour.

Jusqu’en janvier, la production pétrolière libyenne atteignait 1,25 million de barils par jour (Mb/j). Elle avait ensuite drastiquement chuté lorsque des groupes armés alliés au maréchal Haftar avaient bloqué des sites et terminaux pétroliers essentiels à l’industrie.

En proie à une lutte de pouvoir et plongée dans le chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est dirigée par deux entités rivales : le GNA, issu d’un processus onusien et reconnu par la communauté internationale, et un cabinet parallèle installé dans l’Est, soutenu par le maréchal Haftar. Ce dernier a enchaîné les revers au cours des dernières semaines, après avoir lancé en avril 2019 une offensive pour conquérir Tripoli.

Des résolutions de l’ONU stipulent que le pétrole doit rester sous le contrôle exclusif de la NOC – implantée à Tripoli – et la seule supervision du GNA. En raison de ces circonstances, selon la NOC, les pertes du secteur se chiffrent à plus de 5,2 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros), alors que le pays en est entièrement tributaire.

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