Elle est reliée au champ pétrolier d’El-Sharara, ce qui a aussi entraîné la suspension de la production dans le champ, a annoncé la compagnie nationale libyenne de pétrole le 10 février
La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé, lundi 10 février, la fermeture « forcée » de la raffinerie de Zaouia – à 45 kilomètres de Tripoli -, depuis trois jours.
« Nous avons été forcés de fermer la raffinerie à la suite de la fermeture d’une vanne dans une zone du pipeline principal reliant la raffinerie au champ pétrolier d’El-Sharara, ce qui a entraîné la suspension de la production dans le champ », relève la NOC dans un communiqué.
La Compagnie n’a pas indiqué la partie à l’origine de la fermeture de la vanne, mais des médias locaux ont rapporté que des éléments loyaux au général à la retraite Khalifa Haftar seraient derrière cet acte.
D’après la NOC, la fermeture de la raffinerie « aggravera le problème de la gestion, de l’importation et de la distribution des carburants sur le marché local, ce qui coûtera au Trésor public des fonds supplémentaires pour importer d’autres quantités pour compenser les pertes ».
« Les fermetures illégales ont placé l’entreprise face à un défi auquel elle n’avait jamais été confrontée en ce qui concerne l’approvisionnement en carburant du peuple libyen et des installations nationales vitales telles que les centrales électriques », a décrié Mustapha Sanallah, président de la Compagnie, cité dans le communiqué.
« L’ingérence politique dans le secteur pétrolier et gazier libyen aura des effets catastrophiques sur l’économie nationale et le peuple libyen à court et à long terme », a-t-il ajouté.
Pour le président de la NOC, « ce qui se passe maintenant annonce le début d’une véritable crise nationale, des mesures immédiates doivent donc être prises pour mettre fin à ces fermetures irresponsables ».
Aucune date probable de réouverture de la raffinerie de Zaouia n’a été avancée.
Ses installations produisent mensuellement 120 000 tonnes métriques (TM) de diesel, 49 000 TM d’essence, 120 000 TM de fioul lourd, 6 000 TM de gaz de pétrole liquéfié et 90 000 TM de kérosène.
Des groupes alliés au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen, ont fermé les principaux terminaux pétroliers de l’est de la Libye depuis le 18 janvier 2020. Au 03 février dernier, la production était passée de « 1,2 million [niveau d’avant la fermeture des terminaux pétroliers] à 187 000 barils par jour » occasionnant des pertes estimées à 931 millions de dollars, d’après les statistiques de la NOC.
L’arrêt des exportations d’or noir, qui représentent quasiment l’unique source de revenu pour les Libyens, est décrite par les pro-Haftar comme une mesure de protestation contre l’intervention turque en soutien au Gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l’ONU.