Inquiétude exprimée publiquement samedi 15 février par le chef du gouvernement reconnu par la communauté internationale, Fayez al-Serraj
La Libye fera face à une crise financière et un déficit budgétaire en 2020 à cause des blocages des terminaux et des champs pétroliers par les groupes fidèles au maréchal Khalifa Haftar, a fait savoir samedi 15 février le chef du gouvernement reconnu par la communauté internationale, Fayez al-Serraj (photo).
La production de pétrole du pays nord-africain a chuté brutalement depuis le 18 janvier, lorsque les blocages ont commencé. La compagnie pétrolière publique libyenne (NOC) a fait savoir jeudi que la production du brut était arrivée à 163 684 barils par jour.
« Avec la fermeture continue des installations pétrolières, le budget de 2020 sera en besoin de financement et atteindra l’un de ses plus bas niveaux », a dit à des journalistes le chef du gouvernement dit d’entente nationale (GNA), basé à Tripoli.
Faisant échos aux chiffres avancés par NOC, Fayez al-Serraj a précisé que le pays avait perdu plus de 1,4 milliard de dollars (soit 1,29 milliard d’euros) depuis le début des blocages.
L’Armée nationale libyenne (LNA) du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen, a lancé en avril dernier une offensive pour prendre le contrôle de la capitale Tripoli.
Les combats ont continué malgré les appels à un cessez-le-feu de la Russie et la Turquie, qui soutiennent des camps opposés, et la tenue d’une conférence internationale le 19 janvier à Berlin pour tenter de réduire les ingérences étrangères.
« Nous les avons mis en garde contre le fait d’utiliser le pétrole comme un moyen de pression », a déclaré Fayez al-Serraj, en ajoutant que son gouvernement avait engagé des actions légales contre ceux qui menaient les blocages. Il n’a pas fourni plus de détails.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de proroger, le 11 février, l’interdiction des exportations illicites de pétrole depuis la Libye qui expirait à la mi-février 2020, jusqu’au 30 avril 2021.