Le gouvernement d’union nationale de Fayez Sarraj a appelé mardi, 26 juin, le Conseil de sécurité à bloquer toute « commercialisation illégale » du pétrole qui pourrait être menée par les forces basées dans l’est du pays
Le gouvernement libyen soutenu par l’ONU a appelé mardi le Conseil de sécurité des Nations Unies à bloquer toute « commercialisation illégale » du pétrole menée par son administration rivale basée dans l’est du pays.
Cet appel a été lancé après que l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays, a annoncé lundi qu’elle remettait le contrôle de la région du Croissant pétrolier aux autorités parallèles de la région orientale de la Libye.
Le gouvernement d’union nationale de Fayez Sarraj (photo) a condamné dans un communiqué cette annonce faite par « des parties non habilitées de la remise des terminaux pétroliers à une entité illégitime et non reconnue ».
Selon le communiqué, cette déclaration « constitue une violation flagrante du pouvoir et des compétences de la Compagnie nationale libyenne de pétrole » (NOC), soulignant que la compagnie basée à Tripoli est « la seule institution autorisée à gérer les ports et les installations pétrolières ». Pour ce gouvernement, « un tel acte (…) va accroître les divisions et saper les efforts locaux et internationaux menés depuis plusieurs années pour parvenir à la stabilité ».
Le général Ahmed al-Mesmari, porte-parole de l’ANL, avait annoncé lundi que le chef de cette force paramilitaire, Khalifa Haftar, avait décidé de confier la région du Croissant pétrolier à la compagnie pétrolière non reconnue basée dans l’est du pays. Cette annonce a été faite quelques jours après que l’ANL a repris plusieurs terminaux du Croissant pétrolier qui avaient été occupés par des groupes islamistes.
Cette région située à quelque 500 km à l’est de Tripoli abrite les plus grands ports pétroliers du pays.
Malgré la conclusion d’un accord de paix en 2015 sous les auspices de l’ONU par les différentes parties en Libye, le pays reste divisé sur le plan politique entre des gouvernements établis à l’est et à l’ouest, qui se disputent la légitimité.