Leçons du Covid-19 pour les pays africains producteurs de pétrole et importateurs de produits finis (Rapport)




La Commission africaine de l’énergie estime que la quasi-totalité des pays africains doivent mettre en oeuvre un certain nombre de recommandations pour mieux tirer parti de la conjoncture économique mondiale liée à la fluctuation des cours du baril de pétrole brut

 

La Commission africaine de l’énergie (African Energy Commission en anglais, Afrec), agence spécialisée de l’Union africaine chargée d’harmoniser et de développer les politiques énergétiques des pays du continent, s’est intéressée à l’impact du Covid-19 sur le secteur pétrolier en Afrique. 

Dans le rapport “Impact du Covid-19 sur les marchés pétroliers”, l’Afrec établit un certain nombre de recommandations pour les pays africains exportateurs de pétrole brut (qui ont vu leurs revenus baisser quand les cours du baril ont chuté du fait du ralentissement de l’activité économique mondiale) et les pays importateurs de produits issus du raffinage du pétrole brut (carburants). 

Le document a été établi en mai 2020 mais Energies Media a repéré des constats qui demeurent d’actualité.

Le prix annuel moyen du pétrole brut s’est établi à 42 dollars le baril de Brent en 2020 contre 64 dollars en 2019, ce qui induit que tous les producteurs de pétrole africains ont vu une baisse de leurs revenus en 2020. Par ailleurs, en raison des limites des capacités de stockage, les pays qui importent les produits finis n’ont pas su tirer profit pleinement des faibles cours du baril. 

L’Afrec estime que cette situation “offre aux pays disposant d’un secteur pétrolier une nouvelle opportunité d’examiner : comment les économies peuvent être diversifiées loin d’une dépendance au pétrole; comment maximiser la valeur ajoutée locale de toute la chaîne pétrolière, notamment en explorant les avantages de l’investissement dans des installations de raffinage, l’accroissement des échanges transfrontaliers entre les pays africains et l’investissement dans des infrastructures pertinentes, la réduction de la demande de pétrole dans le secteur de l’électricité en développant les énergies renouvelables.”

L’Afrec explique qu’au regard de sa base de données, “en 2019 tous les pays africains, à l’exception de l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Congo et le Niger, étaient importateurs nets de produits pétroliers.”

Les importateurs gagnent en principe vu que les prix des produits pétroliers baissent avec la chute du prix du brut. 

Toutefois, la possibilité pour les pays de profiter de la baisse des prix dépend “du niveau de la demande de pétrole dans le pays et de la manière dont cette demande est affectée par les mesures visant à réduire l’impact du Covid-19 et de la capacité du pays à stocker les produits qui, pour la plupart des pays, est limitée”.

Illustration avec les pays utilisant le fioul pour la production d’électricité. La baisse des prix du brut entraîne une baisse des prix du carburant importé. Cela ne profite pas cependant à tous les pays de la même façon. Les pays insulaires peuvent ressentir cette baisse de façon “négligeable en raison des coûts de transport supplémentaires et des marges associées”.

L’Afrec recommande dans ce cadre de mettre en place “des mesures visant à améliorer l’efficacité de leur utilisation et donc à faire reculer la demande d’importation et à réduire l’achat de carburant”.

L’agence de l’UA conseille en outre de renforcer ou “si nécessaire” d’établir “un système d’information énergétique national afin de collecter et d’analyser les données énergétiques et les indicateurs d’efficacité énergétique pour tous les secteurs. Ceci appuiera la prise de décisions et l’investissement au niveau national”.

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