Le Soudan se plaint de n’avoir pas été informé du début de la production d’électricité du GERD




Le ministre soudanais de l’Irrigation et des Ressources en eau par intérim, Daw Al-Bait Abdul-Rahman, estime que l’Ethiopie aurait dû fournir aux autres parties suffisamment d’informations, telles que le volume d’eau qui devrait sortir du barrage

 

Le Soudan a rejeté, le 21 février, ce qu’il a qualifié de « mesure unilatérale » d’Addis-Abeba concernant le démarrage de la production d’électricité à partir du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD). La veille, une première turbine, de 375 MW, est entrée en service. Le barrage en comptera 13 au total. Une deuxième turbine devrait être mise en marche d’ici quelques mois, et l’ensemble du barrage devrait être pleinement opérationnel en 2024, selon le calendrier présenté par les autorités éthiopiennes.

« La décision de l’Ethiopie de commencer unilatéralement l’exploitation du GERD constitue une violation de la Déclaration de principes signée par les trois parties [Soudan, Ethiopie, Egypte, NDLR]« , a déclaré dans un communiqué le ministre soudanais de l’Irrigation et des Ressources en eau par intérim, Daw Al-Bait Abdul-Rahman.

« Avant cette décision, l’Ethiopie aurait dû fournir aux autres parties suffisamment d’informations, telles que le volume d’eau qui devrait sortir du barrage, pour savoir si les réservoirs soudanais seraient en mesure de l’absorber pour adopter les précautions nécessaires », a-t-il noté.

M. Abdul-Rahman a insisté sur le fait que l’Ethiopie n’a jamais informé le Soudan du début de la production d’électricité, affirmant que « cela a été fait unilatéralement, et c’est donc une décision inacceptable, quelles que soient ses justifications ».

Le ministre soudanais a plaidé la nécessité pour toutes les parties de s’asseoir ensemble pour parvenir à une vision unifiée sur le dossier du GERD.

Le Soudan, l’Egypte et l’Ethiopie ont négocié, sans succès sous l’égide de l’Union africaine, sur les questions techniques et juridiques liées au remplissage et au fonctionnement du GERD.

L’Égypte demande généralement à l’Éthiopie une coordination technique et juridique pour le remplissage et l’exploitation de son barrage de manière à garantir le débit continu de sa part annuelle d’eau du Nil (55,5 milliards de mètres cubes) et l’obtention de données sur l’eau, en particulier en période de sécheresse, pour prévenir les crises.

Le GERD a une contenance totale de 74 milliards de m3 d’eau. Le barrage est en construction depuis 2011 dans le nord-ouest de l’Ethiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu qui rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil. La position régulièrement défendue par Addis-Abeba est que le barrage ne vise pas à nuire aux intérêts des États en aval du Nil (Égypte et Soudan). Il doit pouvoir assurer à terme à l’Ethiopie une production d’électricité d’environ 5 000 mégawatts.

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