Le Niger demande le départ de travailleurs chinois hors-la-loi dans son secteur pétrolier




Le gouvernement nigérien mène une politique souverainiste, en particulier concernant ses matières premières, et reproche notamment aux entreprises chinoises leur « mépris » de la réglementation nationale et le manque de valorisation des salariés nigériens

 

Le Niger a demandé la résiliation des contrats de plusieurs travailleurs chinois du secteur pétrolier, qu’il somme de quitter le pays « avant le 31 mai », a appris l’AFP le 23 mai de source officielle.

Des tensions couvaient depuis des mois entre les sociétés chinoises du secteur pétrolier et le régime militaire nigérien, issu d’un coup d’Etat perpétré en juillet 2023.

Le pouvoir mène une politique souverainiste, en particulier concernant ses matières premières, le pétrole et l’uranium, et reproche notamment aux entreprises chinoises leur « mépris » de la réglementation nationale et le manque de valorisation des salariés nigériens.

Dans une lettre adressée au président directeur général de la China National Petroleum Corporation Niger Petroleum (CNPCNP), le ministre nigérien du Pétrole, Sahabi Oumarou lui « demande de résilier les contrats de travail de tous les expatriés totalisant une durée de plus de quatre ans dans le secteur pétrolier, à compter du 8 mai 2025 ».

En outre, « les agents de la CNPCNP, ses sous-traitants et leurs prestataires » qui « se trouvent dans cette catégorie sont tenus de quitter le territoire nigérien avant le 31 mai 2025 », a-t-il précisé, dans le document consulté par l’AFP.

Le ministre Oumarou accuse la société chinoise – qui exploite l’or noir au Niger depuis 2011 – de « mépris quant au respect de la réglementation en vigueur » dans ce pays. Il cite une ordonnance d’août 2024 censée faire la promotion des sociétés locales.

La CNPC, maison mère de la CNPCNP, a dit être « en dialogue positif avec le ministère du pétrole », dans une publication Facebook le 22 mai.

Fin février, Sahabi Oumarou avait par ailleurs demandé aux dirigeants chinois de la Soraz, raffinerie située à Zinder, dans l’est du pays, l’élaboration d’« un plan de nigérisation » des postes.

M. Oumarou avait également demandé la révision de la grille salariale pour les travailleurs nigériens. Il avait notamment déploré que le salaire moyen d’un expatrié était six fois plus élevé que celui d’un Nigérien et que les données comptables de la Soraz étaient en mandarin et « pilotées depuis la Chine ».

En mars, Niamey avait déjà expulsé trois dirigeants chinois de sociétés pétrolières, filiales de la CNPC, qui refusaient de se plier aux demandes des autorités nigériennes.

Un hôtel de luxe appartenant à une société chinoise avait été aussi fermé par les autorités. Il était notamment reproché aux responsables de cet établissement d’interdire l’« accès à d’autres nationalités » et des déclarations fiscales erronées.

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