La mesure représente une « erreur », a affirmé le 16 septembre William Ruto. La fin de cette subvention sur l’essence, le diesel et le kérosène a provoqué une hausse du carburant à la pompe
La fin d’une subvention sur les carburants suscite un mécontentement croissant au Kenya, où le vice-président William Ruto (photo) a estimé jeudi, 16 septembre, que cette mesure était une « erreur ».
La fin mercredi de cette subvention sur l’essence, le diesel et le kérosène, instaurée plus tôt cette année pour tempérer le renchérissement du coût de la vie, a provoqué une hausse du carburant à la pompe atteignant jusqu’à 6% dans la capitale Nairobi, à 135 shillings (1 euro) le litre. Les prix devraient encore augmenter dans une quinzaine de jours, avec l’entrée en vigueur à partir du 1er octobre d’une taxe indirecte sur le carburant de près de 5%.
Le vice-président William Ruto, en conflit ouvert avec le président Uhuru Kenyatta à moins d’un an de la présidentielle d’août 2022, a estimé jeudi lors d’une rencontre avec des députés, que cette décision était « une erreur en pleine pandémie de Covid-19 ». Il a appelé hauts fonctionnaires et autorités à « faire équipe et gérer cette situation qui menace de devenir incontrôlable ».
La Fédération des consommateurs du Kenya a mis en garde mercredi contre l’impact sur l’économie en général avec « des coûts de production élevés, une flambée des prix des denrées alimentaires, des transports et, dans l’ensemble, un coût de la vie plus élevé ». « Les investissements directs étrangers ainsi que le pouvoir d’achat des consommateurs seront tirés vers le bas dans une économie déjà en difficulté sous le choc de la pandémie de Covid-19 », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
L’économie kényane a été durement frappée par la pandémie de coronavirus, avec un PIB en recul (- 0,3%) l’année dernière pour la première fois depuis 1992, et 738 000 emplois détruits, touchant notamment l’économie informelle, les petits artisans et commerçants. Le Kenya vit toujours avec des restrictions, notamment un couvre-feu nocturne, pour tenter d’enrayer la propagation du Covid-19 qui a contaminé près de 245 000 personnes et fait près de 5 000 morts, selon les chiffres officiels publiés jeudi.