Le président de l’Association pour le développement de l’énergie en Afrique met en avant l’aspect moins polluant de cette ressource et sa disponibilité sur le continent
Jean-Pierre Favennec (photo), spécialiste du pétrole et auteur de la “Géopolitique de l’énergie” (publié en 2009 aux Editions Technip) estime que l’Afrique devrait tirer profit de ses ressources gazières pour pallier à ses besoins en électricité.
« Le gaz est un produit idéal pour produire l’électricité. C’est moins cher et moins polluant que le charbon et le pétrole. A partir des réserves soit du Mozambique, soit de la Tanzanie, du Sénégal ou de la Mauritanie. Ou tout simplement de pays comme le Nigeria ou le Ghana, qui a commencé à produire pas mal de gaz, on peut faire beaucoup d’électricité qui pourrait être utilisée pour l’ensemble du continent », explique le chercheur, chez nos confrères de France Info.
L’Afrique, principalement sa partie subsaharienne, est la région du monde la moins lotie en infrastructures énergétiques; deux-tiers des habitants n’y ont pas accès à l’électricité.
« Actuellement, il y a surproduction de gaz dans le monde. Le prix du gaz est relativement bas […] le Qatar produit à peu près 80 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an. Le Nigeria doit être entre 20 et 25 millions de tonnes. Les projets qui sont envisagés, que ce soit au Mozambique, au Sénégal ou en Mauritanie, sont de l’ordre de 5 millions de tonnes au maximum. Donc on n’est pas sur les mêmes ordres de grandeur. Maintenant, il est clair que pour ces pays, ce sont des enjeux importants », analyse Jean-Pierre Favennec, qui est par ailleurs président de l’Association pour le développement de l’énergie en Afrique (ADEA).