L’immersion de cette hydrolienne de 10 mètres de diamètre d’une capacité de production d’1MW a été réalisée mardi, 16 octobre
L’hydrolienne D10 de la PME bretonne Sabella a de nouveau été immergée et connectée au large d’Ouessant (Finistère), pour une durée de trois ans, après une première phase de tests, a annoncé mercredi l’entreprise dans un communiqué.
L’immersion de cette hydrolienne de 10 mètres de diamètre d’une capacité de production d’1MW a été réalisée mardi, 16 octobre, dans le puissant courant du Fromveur, au large d’Ouessant, où elle a été posée par 55 mètres de fond. La connexion au réseau électrique a été réalisée dans l’après-midi.
« La machine a d’ores et déjà commencé à produire de l’électricité sur Ouessant », indique la PME française de 25 salariés, rappelant que l’île est aujourd’hui dotée d’une production électrique « majoritairement issue de groupes électrogènes qui consomment près de 2 000 000 de litres de fioul par an ».
De la taille d’un immeuble de cinq étages et d’un poids équivalant à une dizaine de poids-lourds chargés, soit 400 tonnes, cette hydrolienne industrielle de fabrication 100% française doit fournir environ 10% des besoins en électricité de l’île et disposera d’un système de stockage permettant de pallier en partie aux périodes d’arrêt de la production dues aux étales, intervalles entre deux marées pendant lesquels le courant est nul.
Lors de sa première immersion entre juin 2015 et juillet 2016, une première nationale, la machine n’avait fourni qu’environ 5% des besoins en électricité d’Ouessant. « Nous avions reçu une première autorisation administrative d’un an et au regard de la compatibilité environnementale avec le milieu marin, l’État nous a octroyé une nouvelle autorisation pour trois ans », a précisé à l’AFP Jean-Christophe Allo, responsable du développement commercial.
Depuis son retour à terre, l’hydrolienne a subi une série de tests et d’améliorations. La chaîne de conversion électrique a ainsi été doublée pour « accroître la robustesse et la fiabilité de la machine et atteindre l’objectif de cycles de maintenance longs, tous les 8 à 10 ans ».
Sabella prévoit à l’horizon 2021, toujours au large d’Ouessant, l’immersion de deux nouvelles machines, d’un mégawatt également mais de 12 mètres de diamètre (D12), afin de couvrir entre 35 et 40% des besoins en électricité des 800 habitants d’Ouessant.
A l’international, Sabella poursuit aussi la promotion de ses hydroliennes en visant les zones non interconnectées au réseau électrique national, comme dans certaines îles des Philippines ou d’Indonésie, mais aussi en Australie autour de certaines communautés aborigènes isolées ou de sites industriels et miniers reculés.