En allant à la Cour internationale de justice pour Mbanié et les îlots de Cocotiers et Conga – au large des côtes avec le Gabon, dans des eaux potentiellement riches en pétrole -, « nous avions la conviction que les îles appartenaient à la Guinée équatoriale », a expliqué le chef d’Etat équato-guinéen
Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, s’est dit certain, le 31 mai dernier, que son homologue gabonais Brice Oligui Nguema sera « compréhensif », après l’arrêt de la Cour de justice internationale (CIJ) qui donne raison à Malabo sur un vieux contentieux territorial.
La CIJ a estimé, le 19 mai 2025, que Mbanié, une île d’une trentaine d’hectares, et deux îlots plus petits, Cocotiers et Conga, disputés depuis les années 1970 entre les deux nations d’Afrique centrale, reviennent à Malabo. Les trois îlots se trouvent, au large des côtes des deux pays, dans des eaux potentiellement riches en pétrole.
« Le contentieux de la délimitation des frontières entre le Gabon et la Guinée équatoriale date de 1972. La lutte a été chaude entre les parties et semblait conduire à une guerre mais nous avons eu beaucoup de patience et de prudence, nous avions la conviction que les îles appartenaient à la Guinée équatoriale », a déclaré M. Obiang Nguema le 31 mai en recevant officiellement l’arrêt de la CIJ.
« Je suis sûr que le président du Gabon, Oligui sera compréhensif afin que tout se passe très bien et que ce long contentieux soit définitivement fermé (…). Je pense que c’est une victoire pour les deux parties », a-t-il poursuivi sans autres précisions.
La CIJ a estimé qu’une convention signée en 1900 entre la France et l’Espagne, alors puissances coloniales, tient lieu de titre légal pour l’Espagne qui l’a transmis à la Guinée équatoriale à son indépendance en 1968.
Le Gabon soutenait qu’un traité ultérieur signé en 1974 lui conférait la souveraineté sur les îles. Mais l’original de ce document n’a jamais été retrouvé. La décision a été très critiquée au Gabon, notamment sur les réseaux sociaux. Mais le président Oligui Nguema a joué l’apaisement en affirmant dans un communiqué: « nous privilégierons toujours le dialogue et la concertation avec nos voisins équato-guinéens ».
Les autorités gabonaises ont affirmé publiquement espérer pouvoir négocier des contreparties avec Malabo.
En effet, Libreville n’a pas tout perdu après l’arrêt de la CIJ. La convention franco-espagnole de 1900 favorise le Gabon à la frontière est de la Guinée équatoriale sur une petite bande de terre qui contient notamment une partie de Mongomo, ville natale du président équatoguinéen.