GERD: l’Egypte et le Soudan réaffirment leur position pour un accord contraignant vis-à-vis de l’Ethiopie




Position exprimée dans un communiqué conjoint en marge de la visite de la ministre soudanaise des Affaires étrangères, Maryam Al-Sadiq Al-Mahdi, en Egypte

 

 

Le Caire et Khartoum ont souligné, le 02 mars, l’importance de parvenir à un accord contraignant sur le remplissage et l’exploitation du Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD). Ledit accord devrait garantir les droits des deux pays sur les eaux du Nil.

C’est ce qui ressort d’un communiqué conjoint, publié sur la page officielle du ministère égyptien des Affaires étrangères, en marge de la visite de la ministre soudanaise des Affaires étrangères, Maryam Al-Sadiq Al-Mahdi, au Caire, où elle a rencontré le président de la République Abdel-Fattah al-Sissi et le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri.

Selon le communiqué, les deux parties ont relevé « l’importance de parvenir à un accord juridiquement contraignant sur le remplissage et l’exploitation du grand barrage de la Renaissance éthiopienne qui garantirait les droits aux eaux du Nil de l’Égypte et du Soudan, réaliserait les intérêts des trois pays (en plus de l’Éthiopie) et limiterait les dommages causés par le projet aux deux pays en aval (Égypte et Soudan). »

Le communiqué souligne que les deux pays ont « une volonté politique et un désir sérieux d’atteindre cet objectif le plus tôt possible », appelant l’Éthiopie à faire preuve de bonne volonté et à s’engager dans un processus de négociation efficace, afin de parvenir à cet accord.

L’Egypte et le Soudan ont exprimé leur gratitude pour les efforts déployés par la République d’Afrique du Sud, au cours de sa présidence de l’Union africaine pour faciliter le déroulement des négociations autour du barrage de la Renaissance; et ont salué la présidence de la République démocratique du Congo qui dirige actuellement les négociations sous l’égide de son président Félix Tshisekedi qui est à la tête de l’UA actuellement.

« La mise en œuvre par l’Éthiopie de la deuxième phase unilatérale du remplissage du barrage de la Renaissance constituerait une menace directe pour la sécurité hydrique de l’Égypte et du Soudan », affirment-ils.

Les deux pays se sont dits préoccupés par le blocage des négociations, qui ont eu lieu sous les auspices de l’Union africaine.

Les deux parties ont également souligné l’adhésion à la proposition soudanaise pour le développement du mécanisme de négociation à travers la formation d’un « quatuor international » dirigé par l’Union africaine et comprenant l’ONU, l’Union européenne et les Etats-Unis.

Le communiqué conjoint appelle les quatre parties à adopter la proposition, à l’avaliser et à lancer les négociations le plus tôt possible.

L’Éthiopie insiste pour entamer la deuxième phase du remplissage du barrage de la Renaissance au mois de juillet prochain. De leur côté, Khartoum et Le Caire souhaitent un premier accord tripartite, afin de préserver leur part annuelle des eaux du Nil, dans un contexte de négociations difficiles parrainées par l’Union africaine depuis des mois.

Les États-Unis et la Banque mondiale avaient déjà tenté, il y a plus d’un an, de parrainer les négociations du GERD, mais l’initiative n’avait abouti à aucun résultat concluant.

L’Ethiopie a entamé la construction du GERD en 2011. A terme, le barrage doit assurer à l’Ethiopie une production d’électricité de 6 000 mégawatts.

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