Comment la France se positionne en leader dans l’énergie solaire




Par Stegan Degener, directeur du développement pour l’Europe et l’Afrique chez First Solar

 

Alors que le monde entier converge vers Bonn pour la 23e édition de la COP, il est impératif de souligner les succès présents pour ne pas perdre l’élan nécessaire à la réalisation de nos objectifs climatiques.

En France, patrie de l’Accord de Paris abritant quelque sept gigawatts d’énergie solaire, les réussites ne manquent pas.

L’engagement du pays en faveur de la décarbonisation de son économie est clair au vu de ses politiques publiques audacieuses. Il en va ainsi de l’objectif visant à réduire les émissions de carbone de 40 % d’ici à 2030, et de 75 % vers le milieu du siècle. Pour concrétiser ce dessein, la France va devoir diminuer ses émissions de dioxyde de carbone de 10 mégatonnes par an, tout en réduisant ses émissions énergétiques de 96 % d’ici à 2050.

Si les objectifs sont ambitieux, le pays est bien équipé pour réaliser les progrès nécessaires.  À titre d’exemple, la France a perfectionné son approche visant à renforcer son portefeuille d’énergies renouvelables, approche qui devrait être un exemple pour le reste de l’Europe et les autres pays de la planète. Elle a également transformé le pays en un marché de l’énergie solaire économiquement viable, ce qui le différencie de nombreux autres acteurs nationaux.

Depuis 2011, la France a également affiné son système de passation des marchés publics à travers la Commission de régulation de l’énergie (CRE), ce dernier se distinguant de tous les autres systèmes d’appels d’offres par son modèle mettant l’accent sur la performance écologique ainsi que sur le prix.

Pourquoi la COP23 à Bonn est importante

Alors que la conférence de l’ONU sur le climat s’ouvre le 6 novembre à Bonn,  The Guardian, partenaire d’Euractiv, rappelle l’importance de cette rencontre, face à l’urgence climatique.

En favorisant les projets qui font usage de modules photovoltaïques à faible empreinte carbone, ce système unique permet de faire en sorte que le pays maximise ses investissements dans l’énergie solaire — non seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan écologique. Par conséquent, les développeurs de projets solaires qui entendent remporter un accord d’achat d’électricité à long terme en France se doivent d’être compétitifs non seulement sur le prix, mais aussi du point de vue de l’empreinte carbone de leurs projets.

Alors que de nombreux pays encouragent un nivellement par le bas en matière de coûts, la France a montré qu’elle peut se fournir en énergie solaire à des prix compétitifs, sans pour autant mettre en péril ses efforts pour décarboniser son mix énergétique, le tout en encourageant le développement d’une énergie solaire à teneur en carbone encore plus faible.

Alors que d’autres pays signataires de l’Accord de Paris remplacent les énergies fossiles par des renouvelables, on pourrait affirmer que la France est à la pointe en investissant dans du solaire encore plus propre.

L’autre domaine que la France se doit de célébrer est celui de la réussite de ses entreprises à l’étranger.  De l’Australie aux États-Unis, en passant par chaque marché solaire viable, les entreprises françaises sont à la tête des entreprises  européennes qui prodiguent leur expertise dans le conseil, l’ingénierie, l’élaboration, la construction et l’exploitation d’actifs solaires.

Des entreprises telles que Neoen, EREN, EDF Energies Nouvelles —qui a fait récemment la une des journaux en s’associant avec Masdar Clean Energy pour présenter une offre record pour un projet de centrale solaire au sol à grande échelle en Arabie saoudite — ont par exemple pris la tête du mouvement expansionniste de l’industrie solaire européenne à l’international.

First Solar aime s’associer à ces sociétés, et peut  témoigner de leurs remarquables capacités: nous avons par exemple travaillé avec succès avec Neoen, afin de remporter un appel d’offres pour un projet en Zambie.  Plus récemment, EDF Energies Renouvelables a acquis deux de nos projets pour un total de 179 mégawatts aux États-Unis, et nous leur procurons des modules pour un certain nombre de leurs installations dans ce même pays et en Inde. Par ailleurs, les modules First Solar feront partie intégrante de l’une des plus grandes installations photovoltaïques hybrides au monde, développée par EREN et dédiée à l’exploitation d’une mine d’or au Burkina Faso.

Le bilan international des sociétés françaises met en lumière un fait important : l’exportation d’expertise dans ce qui est communément appelé la phase ‘down stream’ de l’industrie solaire est un domaine gagnant pour l’Europe. Cette expertise dans le domaine des services doit être reconnue et célébrée par le Gouvernement français, et être au centre de toute réflexion visant à redynamiser le secteur.

Il s’agit toutefois de ne pas se reposer sur ses lauriers, car il reste beaucoup à faire. De la simplification de l’émission des permis de construire, et de l’octroi de licences pour les centrales solaires au sol à grande échelle, à la stimulation des achats d’énergie renouvelable par les entreprises privées, la France doit continuer à faire des efforts et à servir d’exemple au reste de l’Europe et, espérons-le, au reste du monde.


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