France: des opposants au compteur communicant Linky « au nom du respect de la vie privée »




Un collectif a annoncé jeudi, 27 avril, à Bordeaux, avoir saisi en référé une vingtaine de tribunaux pour « surseoir à l’installation » de ces appareils, propriété d’Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité en France. En plus des « risques sanitaires », ce collectif dit craindre pour les données personnelles prélevées par le compteur

 

Un collectif d’opposants au compteur Linky, dont 200 en Gironde, a annoncé jeudi à Bordeaux avoir saisi en référé une vingtaine de tribunaux de grande instance dans toute la France pour demander à la justice de « surseoir à l’installation » de ces appareils, voire leur retrait pur et simple.

Ces nouveaux compteurs, qui suscitent la défiance de nombreux abonnés, permettent de mesurer la consommation d’électricité et de la transmettre directement au fournisseur, pour permettre une facturation plus précise sans relevé du compteur chez l’abonné.

C’est en effet « au nom du principe de précaution » face aux risques sanitaires liés à l’exposition des utilisateurs aux champs électromagnétiques que la résistance s’organise, a expliqué lors d’un point presse à Bordeaux, Me Pierre Hurmic, l’un des avocats accompagnant cette action collective.

Mais c’est aussi « au nom du respect de la vie privée, car ce n’est pas un simple compteur, c’est un ordinateur avec des capteurs pilotés de l’extérieur qui recueille des données personnelles qui valent de l’or, dans le business très lucratif du big data », a renchéri Me Arnaud Durand, l’un des défenseurs du collectif.

Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité en France, veut avoir installé 34 millions de ces compteurs communicants à la fin de 2021.

« La pose des compteurs Linky avance à marche forcée partout en France au mépris du droit à la santé, des libertés individuelles et de la vie privée », a dénoncé Me Pierre Hurmic.

Chef de file des élus écologistes au conseil municipal de Bordeaux, Me Hurmic participe à cette initiative aux côtés notamment de l’avocate et ancienne ministre de l’Environnement (1995-1997) Corinne Lepage, qui coordonne l’action au niveau national.

A Bordeaux, l’audience en référé devrait se tenir « courant juin », a-t-il précisé.

Dans le département de la Gironde où « un tiers des 280 000 abonnés sont déjà équipés », la mobilisation grossit, avec le soutien d’une dizaine de communes qui refusent le compteur Linky, selon l’avocat bordelais.

L’avocat parisien a également appelé tous les abonnés qui souhaitent se joindre à cette action collective à s’inscrire avant le 6 mai, sur la plateforme en ligne Mysmartcab.fr, moyennant une contribution de 48 euros.

Plus de 4 600 participants au total s’étaient déjà inscrits jeudi.

En attendant les premières audiences en référé, une manifestation nationale du front anti-Linky est prévue le 5 mai, dans toutes les villes concernées par cette action collective.

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