Des experts recommandent un recours plus important au gaz naturel pour la transition entre les énergies fossiles et renouvelables




Le gaz naturel est une “alternative moins polluante”, ont défendu des experts de l’ONU et des professionnels du secteur de l’énergie au Global Commodities Forum 2018, tenu du 23 au 24 avril en Suisse

 

En dépit du discours climatique et pessimiste sur la nocivité des énergies fossiles, ces dernières ont encore de beaux jours devant elles en tenant compte de l’offre en énergies renouvelables et de la demande mondiale d’énergie, ont reconnu des experts réunis au Palais des Nations de Genève (Suisse) le 24 avril dernier, au cours de la deuxième et dernière journée du Global Commodities Forum (GCF) 2018.

La transition vers l’énergie verte doit commencer par le passage du pétrole et du charbon vers l’utilisation du gaz naturel, ont déclaré des scientifiques de l’Organisation des Nations-Unies et des professionnels du secteur énergétique au cours de cet événement, organisé depuis 2010 par la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le développement (Cnuced).

Selon des estimations, par unité d’énergie produite, le gaz naturel permettrait de réduire jusqu’à 40% en moins les émissions de gaz à effet de serre – principalement responsables du réchauffement climatique – par rapport au pétrole et au charbon.

D’après l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), les combustibles fossiles représenteront encore 77% de la consommation énergétique mondiale en 2040.


Lire aussi: Considérations environnementales sur l’utilisation du gaz naturel

Malgré la baisse continue du coût des modules d’énergie solaire, il n’est pas encore possible à l’heure actuelle d’alimenter toute une économie avec les énergies renouvelables. Dans des pays soumis à des hivers rigoureux par exemple – d’après la démonstration faite par Pascal De Buck, PDG de Fluxys, transporteur de gaz naturel en Belgique -, les énergies renouvelables ne peuvent pas fournir assez de chaleur aux ménages et aux entreprises.

“Le gaz est un partenaire des énergies éolienne et solaire […] parce qu’il peut ne pas y avoir assez de vent, ou il y a du vent mais pas assez de soleil”, a-t-il étayé.

“Couvrir la demande de pointe avec les énergies renouvelables serait très coûteux et difficile à réaliser”, a affirmé le PDG de Fluxys.

Plaidant pour un recours plus important au gaz naturel, Pascal de Buck a indiqué qu’il s’agit d’une énergie relativement peu coûteuse en ce qui concerne le stockage.

Le pétrole et le charbon représentent ensemble 50% du mix énergétique primaire en Europe.

Rolf Traeger, économiste principal à la Cnuced, a indiqué que l’industrie, en particulier dans les Pays les moins avancés (PMA), pourrait privilégier le gaz naturel pour combler les besoins en électricité.

Dans les 47 pays les moins avancés identifiés par la Cnuced, dont 33 se trouvent sur le continent africain, trois quarts des entreprises souffrent de pannes de courant survenant presque tous les deux ou trois jours, ce qui leur coûte environ 7% de leurs revenus, a relevé Rolf Traeger.

D’après l’économiste, considérant que les pays les plus pauvres du monde contribuent faiblement aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce derniers devraient être autorisés à utiliser leurs ressources naturelles pour développer leurs économies, même si cela signifie pour le moment utiliser des combustibles fossiles.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *