D’après le FMI qui en donne l’information, exigence est désormais faite de payer trimestriellement les factures des services publics sur la base des dotations budgétaires annuelles
L’Etat camerounais a déboursé 36 milliards de F CFA (environ 54,85 millions d’euros) en 2017 pour l’apurement des arriérés de la compagnie nationale de production et de distribution d’électricité (Eneo), relève le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié par ses services et mis en ligne le 30 août 2018.
“Des dépassements de dépenses ont eu lieu à la fin de l’année dernière et pendant la période complémentaire pour l’exécution du budget de 2017, notamment en raison des pressions de dépenses liées aux tensions sociopolitiques et aux menaces terroristes, à la préparation de la Coupe d’Afrique des Nations prévue pour 2019 au Cameroun, et à l’apurement des arriérés envers la compagnie d’électricité Eneo. […] Les principaux dépassements au niveau des dépenses sont dus aux interventions de sécurité (72 milliards de FCFA), à l’accélération des préparatifs de la CAN (20 milliards de FCFA), et à l’apurement d’arriérés de la compagnie d’électricité (ENEO) (36 milliards de FCFA)”, peut-on lire dans le “Rapport des services du FMI pour les consultations de 2018 au titre de l’article IV, et seconde revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit, demandes de dérogations pour non-observation de critères de réalisation et modification de critères de réalisation”.
Pour rappel, le FMI a approuvé, en juin 2017, un accord triennal en faveur du Cameroun, au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), d’un montant de 483 millions de DTS (environ 680,7 millions de dollars). Dans le cadre de cet accord, le FMI procède régulièrement à une revue des mesures mises en oeuvre par le Cameroun et à l’évaluation d’un certain nombre de recommandations.
L’institution suggère par exemple au gouvernement, dans la deuxième revue de l’accord effectuée en juillet 2018 et relayée dans le rapport consulté par Energies media, de “payer trimestriellement les factures des services publics (Eneo, Camwater, Camtel, Sonara) sur la base des dotations budgétaires annuelles.”
Cette recommandation devait être mise en oeuvre “dès septembre 2018”.
Pour s’assurer de son effectivité, le FMI a demandé au gouvernement de lui transmettre régulièrement un “extrait budgétaire et comptable indiquant les paiements”.