Estimation des productions pétrolière et gazière: l’Opep+ met un terme à l’usage des données de l’AIE




Certains membres de l’Opep+ ont critiqué les données publiées par l’Agence internationale de l’énergie qu’ils jugent peu fiables, et lui ont reproché de s’être prononcée contre une augmentation des investissements dans le secteur des hydrocarbures

 

L’Opep et ses alliés, dont la Russie, ont décidé de renoncer à l’utilisation des données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), signe d’une dégradation des relations avec l’Occident.

Le Comité technique conjoint, qui conseille l’Opep et ses partenaires réunis sous le sigle Opep+, a décidé, le 30 mars, de cesser d’utiliser les données de l’AIE et de les remplacer par les études de deux sociétés privées, Wood Mackenzie et Rystad Energy.

Le Comité utilise ce type de données pour estimer la production pétrolière et le respect par les pays concernés de leurs engagements.

L’AIE, fondée en 1974 et basée à Paris, est une organisation intergouvernementale qui conseille les pays développés sur leur politique énergétique. Les Etats-Unis sont le premier contributeur à son budget. Dans un communiqué, l’AIE a déclaré que ses données et ses analyses étaient « rigoureuses et objectives ».

Le mois dernier, elle avait relevé de 800 000 barils par jour (bpj) son estimation de la demande mondiale, à un peu moins de 100 millions de bpj.

Certains membres de l’Opep+ ont critiqué les données publiées par l’AIE, qu’ils jugent peu fiables, et lui ont reproché de s’être prononcée contre une augmentation des investissements dans le secteur des hydrocarbures.

Une source proche de l’Opep+, qui a requis l’anonymat, a déclaré à Reuters que l’AIE avait « compromis son analyse technique pour coller à son discours ».

« C’est une évidence lorsqu’on constate les modifications fréquentes de ses rapports récemment et à quel point elle s’écarte d’autres organisations respectées », a-t-elle ajouté.

Le ministre de l’Energie des EAU, Souhaïl al Mazroueï, a déclaré cette semaine lors d’un colloque que les institutions comme l’AIE devaient se montrer « plus réalistes » et éviter de publier des informations « trompeuses ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *