Cette interconnexion « marque un pas géant dans notre cheminement vers une électrification collective en énergie propre », estime le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo
Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, a inauguré, le 25 avril dernier, une sous-station électrique construite à Bissau dans le cadre du projet énergétique de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG) – qui regroupe quatre pays (Guinée-Bissau, Gambie, Sénégal, Guinée).
Grâce à cette sous-station et à l’apport de deux barrages déjà existants, plus de la moitié de la population bissau-guinéenne pourra bénéficier désormais d’un approvisionnement en électricité, a indiqué M. Embaló qui avait notamment à ses côtés son homologue de la Gambie, Adama Barrow.
Le Sénégal et la Guinée étaient représentés à cette cérémonie par leurs ministres chargés de l’Hydraulique
Cette interconnexion « marque un pas géant dans notre cheminement vers une électrification collective en énergie propre », a ajouté M. Embalo.
La majorité des Bissau-guinéens, notamment ceux établis dans les zones rurales, vivent sans électricité et »cette situation doit cesser », a-t-il souligné.
Kaleta
L’OMVG a construit le barrage de Kaleta, situé en territoire guinéen et inauguré en 2015 par l’ex-président guinéen Alpha Condé (2010-2021). Le Sénégal et la Gambie sont déjà connectés à sa centrale d’une puissance installée de 240 mégawatts (MW), pouvant tomber à 30 MW en saison sèche, selon les experts.
La Guinée-Bissau pourra recevoir jusqu’à 80 MW de la centrale de Kaleta, reliée à différents postes électriques dont un dans la capitale .
« Avec le lancement de cette interconnexion, la Guinée-Bissau accède ainsi à (plus d’)électricité », a déclaré le président Embaló.
Les besoins de Bissau en courant, estimés à 30 MW, étaient fournis à moitié par une centrale thermique. L’autre moitié était assurée en mer par un navire turc qui a arrêté sa fourniture en janvier, en perspective du courant attendu de Kaléta.
Bissau et sa banlieue sont régulièrement plongées dans le noir à cause de coupures d’électricité, la compagnie nationale, Eau et Électricité de Guinée Bissau (EAGB) n’arrivant pas à satisfaire les besoins en raison notamment de difficultés financières.
Le reste de ce pays, parmi les derniers pays au monde dans le classement du Programme des Nations-unies pour le développement (Pnud), est généralement privé d’électricité.