L’Afrique du Sud n’envisage pas d’augmenter sa capacité de production d’électricité nucléaire avant 2030 (officiel)




« Nous allons lancer une étude pour déterminer s’il nous faudra plus de nucléaire après 2030 », a déclaré lundi, 27 août, le ministre sud-africain de l’Energie, Jeff Radebe. Le pays dispose actuellement de deux réacteurs atomiques d’une puissance cumulée de 1 860 MW

 

L’Afrique du Sud a décidé de mettre entre parenthèses son projet controversé de relance de son parc nucléaire civil et privilégiera les énergies renouvelables pour sortir de sa dépendance au charbon, a annoncé lundi son ministre de l’Energie Jeff Radebe.

« Nous allons lancer une étude pour déterminer s’il nous faudra plus de nucléaire après 2030 », a déclaré M. Radebe à la presse en présentant son très attendu plan de production d’électricité.

« Mais jusque-là, nous n’envisageons pas d’augmenter notre capacité de production d’électricité nucléaire », a-t-il ajouté.

Le gouvernement sud-africain évoque régulièrement depuis 2010 la perspective d’une relance de son programme nucléaire civil pour faire face à ses besoins de production d’électricité, fournie à 90% par de polluantes centrales à charbon.

Le pays dispose actuellement à Koeberg (sud), près du Cap, de deux réacteurs atomiques, les seuls du continent africain. Ces deux réacteurs disposent d’une puissance cumulée de 1 860 MW. Ils ont été connectés au réseau électrique en 1984 et 1985.

Au pouvoir jusqu’en février, l’ex-président Jacob Zuma avait lancé un projet pharaonique de six à huit nouveaux réacteurs d’une capacité totale de 9 600 MW. Mais son prix estimé, supérieur à 1 000 milliards de rands, soit environ 70 milliards d’euros, faisait polémique dans un pays à l’économie toujours fragile.

Plusieurs pays, dont la Russie, la France, la Corée du Sud et les Etats-Unis, s’étaient déjà mis sur les rangs.

Son successeur Cyril Ramaphosa a depuis plusieurs fois exprimé ses réticences. « Nous avons des capacités de production suffisantes et nous n’avons pas l’argent nécessaire pour un nouveau programme nucléaire », avait-il tranché en janvier.

« La demande d’électricité continue à baisser chaque année (…) pour l’année fiscale qui s’est achevée en mars 2018, l’électricité consommée était inférieure de 30% à celle anticipée dans le plan de production 2010 », a plaidé lundi Jeff Radebe.

D’ici 2030, le plan prévoit une baisse jusqu’à hauteur de 65% de la part de l’électricité produite par le charbon et le renforcement de celles produites par le gaz et les énergies renouvelables.

Le nucléaire fournira alors 4% de l’électricité sud-africaine.

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