La demande a été formulée le 19 juin auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, au moment où les négociations entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie sont au point mort
L’Egypte a appelé vendredi, 19 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir dans le conflit qui l’oppose à l’Ethiopie sur son mégabarrage sur le Nil, source de vives tensions régionales, et dont le Caire redoute les conséquences sur son approvisionnement en eau.
Cette demande intervient alors que les négociations entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie sont au point mort, les trois pays ne parvenant pas à trouver un accord, notamment sur un mécanisme de partage des eaux.
Addis Abeba se cantonne pour le moment à la date-butoir de juillet pour entamer le remplissage du réservoir du barrage, au grand dam de ses interlocuteurs.
L’Egypte a présenté une demande au Conseil de sécurité des Nations unies « pour lui demander d’intervenir en soulignant l’importance que les trois pays (…) continuent de bonne foi leurs négociations », a indiqué un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères.
L’Egypte accuse l’Ethiopie de bloquer les discussions en raison de son attitude « non positive » et par son « insistance à vouloir remplir le barrage de manière unilatérale ».
Appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, le Grand barrage de la Renaissance (GERD) que l’Ethiopie construit sur le Nil Bleu est une source de fortes tensions entre Addis Abeba et Le Caire depuis 2011.
Si l’Ethiopie voit le barrage de 145 m de haut comme essentiel à son développement, le Soudan et l’Egypte craignent qu’il ne restreigne leur accès à l’eau, en aval.
Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil, qui traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.
Le fleuve fournit 97% des besoins en eau de l’Egypte et ses rives abritent 95% des quelque 100 millions d’habitants du pays.
Les travaux du Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD) ont été lancés en 2011 par Addis Abeba. L’ouvrage devrait être complètement opérationnel d’ici à 2022. A terme, le barrage doit assurer une production de 6 000 mégawatts.