Le Cameroun peut réaliser des économies d’énergie de 2250 GWh à l’horizon 2025 avec la mise en oeuvre du Plan national d’efficacité énergétique




Cet objectif correspond à 30% de la consommation nationale d’énergie projetée à cette période. Le PNEE cible des économies d’énergie dans divers secteurs

 

En mettant en oeuvre un plan national d’efficacité énergétique, le Cameroun pourrait réduire sa consommation d’électricité de 30% à l’horizon 2025, en économisant jusqu’à 2 250 GWh sur une consommation globale projetée à 7 040 GWh d’ici à cette période, souligne l’étude portant “Politique nationale, Stratégie et Plan d’action pour l’efficacité énergétique dans le secteur de l’électricité au Cameroun”.

Le document a été publié en mars 2014; mais en 2018, force est de reconnaître toutefois que les principales conclusions de cette étude commandée par le ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee) n’ont pas été suivies, a récemment confié à Energies Media un responsable de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel).

Il s’agit, entre autres, de la création d’une agence chargée du suivi de la coordination des initiatives gouvernementales dans le domaine de l’efficacité énergétique; et de l’adoption d’une loi encadrant et garantissant des incitations dans le secteur.

L’Arsel a joué le rôle de maître d’ouvrage délégué dans ce travail, qui a été réalisé par les cabinets IED-France, EED-Cameroun et NBT-Belgique avec un financement de l’EUEI-PDF (European Union Energy Facility – Partnership Dialogue Facility), programme européen géré par l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement GIZ.

Atteindre l’objectif d’économie de 2 250 GWh d’ici à 2025 permettrait “d’éviter ou du moins de retarder” la construction des capacités de production électrique équivalentes à 450 MW.

Le Plan présente des mesures à prendre dans divers secteurs pour parvenir à cet objectif général.


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D’après les données du rapport, dans le secteur industriel, les techniques d’efficacité énergétique pourraient permettre d’atteindre 50% économies, soit environ 486 GWh à l’horizon 2025.

Il met en exergue un “potentiel réel” pour favoriser le développement de projets de cogénération dans l’industrie, à partir de la biomasse, surtout dans l’industrie de transformation du bois et dans les industries agroalimentaires: égrenage de coton, rizerie, industrie du sucre, production d’huile. “Un potentiel énergétique équivalent à environ 700 GWh par an d’électricité n’est pas valorisé dans les agro-industries et l’industrie de transformation du bois, ce qui correspond à une capacité de production électrique de 140 MW”, constatent les auteurs de l’étude; qui regrettent le manque de mesures tarifaires et incitatives pour favoriser l’exploitation de ce potentiel.

Dans le secteur des bâtiments tertiaires, les mesures identifiées concernent la climatisation et les éclairages. Le rapport note un gain possible de 30% sur les consommations électriques de l’ensemble de ces bâtiments d’ici 2025.

Dans le secteur résidentiel et des utilisateurs finaux, le potentiel d’économies est estimé à 30%.

Le rapport mentionne aussi la possibilité de juguler les pertes d’énergie dans le système électrique (infrastructures de production, de transport et de distribution).

Les pertes de transport du système électrique camerounais sont de 6,3% en moyenne et pourraient être ramenées à 4% soit une économie de 55 GWh par rapport à la consommation de référence en 2025. Les pertes de distribution sont de 12%, ce qui représente deux fois les pertes d’un système de distribution optimisé. Dans ce cas, le potentiel est de 300 GWh par rapport à la consommation attendue en 2025. En ce qui concerne les pertes de production, un travail d’efficacité énergétique permettrait de dégager sur les centrales thermiques 160 MWh/an et environ 1000 tonnes de combustible”, relève le rapport.

“L’efficacité énergétique ne signifie pas de rationnement d’électricité. C’est au contraire l’utilisation rationnelle de cette forme d’énergie en augmentant l’efficacité de sa production, la transmission, la distribution et la consommation finale”, précisent les auteurs de l’étude.

Le coût de mise en oeuvre du PNEE a été évalué à 101,9 millions d’euros (investissement public), pour une économie annuelle potentielle de 28,815 millions d’euros.

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