Deuxième réunion du Conseil de sécurité sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne




La réunion du 08 juillet vise à trouver une solution au différend de l’Egypte et du Soudan avec l’Ethiopie autour de ce projet hydroélectrique

 

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit ce jeudi 08 juillet autour de la question de l’exploitation du Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD), à la demande de la Tunisie, membre non permanent au Conseil et représentant du monde arabe, au nom de l’Égypte et du Soudan. Il s’agit de la deuxième du genre pour le Conseil de sécurité, après une session analogue, tenue il y a un an, qui s’était achevée par l’incitation aux parties en crise au dialogue, sous la direction de l’Union africaine. La crise n’a pas été dénouée entretemps.

L’Égypte, qui dépend du Nil à 97% pour son approvisionnement en eau, voit le GERD comme une menace pour ses ressources. Le ministre égyptien de l’Irrigation, Mohamed Abdel Aty, informé par Addis Abeba du début de la deuxième phase de remplissage, a « fermement » rejeté le 05 juillet cette « mesure unilatérale », selon un communiqué de son ministère rendu public lundi. Cette action « représente une violation des lois et normes internationales qui régulent les projets de construction sur des bassins partagés de rivières internationales », s’est-il indigné.

D’après Mohamed Abdel Aty, « l’Egypte, qui est le plus peuplé des pays arabes, subit une pénurie de ressources en eau tandis que l’Ethiopie bénéficie de précipitations énormes et de nappes phréatiques renouvelables, en plus du fleuve Nil, et de la quantité énorme d’eau stockée par ses barrages et dans ses lacs naturels ». Le ministre soutient par ailleurs que le pays arabe se trouve en dessous du seuil de pauvreté en eau fixé par l’ONU, avec une pénurie d’eau qui s’élève à 13,5 milliards de mètres cubes par an.

L’Egypte n’est pas opposée au développement de l’Ethiopie et des pays du bassin du Nil, toutefois ce développement devrait respecter le droit international et les préoccupations des pays en aval, a affirmé le ministre égyptien.

Du côté du Soudan, le ministre de l’Irrigation et des Ressources en eau, Yasser Abbas, a déclaré mardi 06 juillet que le deuxième remplissage « unilatéral » du GERD par Addis-Abeba représente « une menace pour la paix et la sécurité régionales ».

La construction du GERD par l’Éthiopie en amont du Nil a débuté en 2011. En aval du fleuve, l’Égypte et le Soudan réclament un accord avec Addis Abeba sur le remplissage de son réservoir. L’Éthiopie, qui a dit avoir opéré la première phase de remplissage à la mi-juillet 2020, avait annoncé récemment qu’elle procéderait en juillet à la seconde phase, avec ou sans accord. Lundi, l’Egypte a reçu un courrier officiel de l’Ethiopie concernant le démarrage de la seconde étape du remplissage du réservoir du GERD.

Le barrage, d’une contenance totale de 74 milliards de m3 d’eau, est construit dans le nord-ouest de l’Éthiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu qui rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil. Avec une puissance annoncée de près de 6 500 mégawatts, il pourrait devenir le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique.

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