Dépendant majoritairement de l’hydroélectricité, le Cameroun se préoccupe de la sécurité de ses barrages




En l’absence d’une réglementation y relative, le gouvernement compte, avec l’appui de la Banque mondiale, établir un cadre légal et institutionnel pour la surveillance de la structure des barrages et de leurs ouvrages attenants, ainsi que la mitigation des risques qu’ils représentent

 

 

Le gouvernement camerounais, à travers le Projet d’assistance technique pour le développement de l’hydroélectricité sur le fleuve Sanaga (PATDHS), a lancé un avis de sollicitation à manifestation d’intérêt pour le recrutement d’un cabinet chargé de la mise en place d’un cadre réglementaire sur la sécurité des barrages. 

L’unité de gestion du PATDHS auprès du ministère de l’Eau et de l’Energie (UGP Minee), auteure de cette sollicitation à manifestation d’intérêt, souligne qu’il “n’existe pas une réglementation sur la question de la sécurité des barrages” au Cameroun; l’hydroélectricité représentant pourtant plus de 60% de l’énergie consommée sur le territoire. 

Les cabinets nationaux et internationaux spécialisés dans la sécurité des barrages, et intéressés pour conduire cette prestation, ont jusqu’au 03 septembre 2020 pour soumettre leur manifestation d’intérêt au siège du PATDHS – UGP MINEE.

La mission devrait durer 34 semaines.

L’activité est financée par des ressources de la Banque mondiale et s’inscrit dans l’une des composantes du PATDHS, notamment celle portant sur la “gestion du risque hydrologique et encadrement de la sécurité des barrages”.

L’étude prendra en compte les petits barrages pouvant être développés par des privés ou les grands barrages existants, qui sont actuellement essentiellement détenus par l’Etat. 

Par “grands barrages”, l’unité de gestion du projet au Minee parle d’ouvrages “d’une hauteur supérieure à 15 mètres, des fondations les plus basses à la crête, ou barrage dont la hauteur est comprise entre 5 et 15 mètres et qui retient plus de 3 millions de mètres cubes d’eau”.

Le consultant déterminera “les facteurs, à surveiller, qui influent sur l’exploitation de la structure des barrages et de leurs ouvrages attenants, ainsi que la mitigation des risques qu’ils représentent et qui sont susceptibles de porter préjudices aux vies humaines, notamment à la santé, aux biens et au milieu ambiant”.

“La mise en place d’une réglementation relative à la sécurité des barrages va consister à définir les caractéristiques de celle-ci notamment : sur le plan légal et règlementaire ; sur le plan institutionnel caractérisé par la création d’une entité publique ad-hoc pour mettre en œuvre et accompagner la nouvelle réglementation; la détermination des pouvoirs de cette instance de réglementation vis-à-vis des acteurs publics et privés concernés ; la définition du rôle et du champ d’intervention des acteurs publics dans la sécurité des barrages ; le développement du contenu de ladite réglementation”, précise le coordonnateur du PATDHS pour le compte de l’UGP-Minee, Luc Podie.

L’activité doit ainsi permettre d’avoir une proposition de réglementation, l’instance de mise en oeuvre et de suivi de ladite réglementation, le dispositif de contrôle et de surveillance des barrages, ainsi que le mécanisme de gestion des risques.

Luc Podie insiste sur le fait que tous les différents types de barrages présents au Cameroun doivent être pris en compte, à l’instar des barrages de retenue (Lom-Pangar, Mbakaou, Mape, Bamendjin), des barrages hydroélectriques (Songloulou, Edéa, Mekin) et des barrages mixtes (Lagdo, Mekin, Lom-Pangar).

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