La croissance du Cameroun en 2016 ramenée de 4,7% à 4,5% à cause de la diminution de l’activité dans le secteur pétrolier (FMI)




Constat fait par une mission du Fonds, qui a séjourné à Yaoundé du 22 au 29 août 2017

 

L’activité dans le secteur pétrolier du Cameroun a impacté la croissance économique du pays, d’après le Fonds monétaire international.

“La croissance économique pour 2016 a été révisée à la baisse, de 4,7 % à 4,5 %, en raison de la diminution de l’activité dans le secteur pétrolier”, a déclaré Corinne Delechat, chef de division adjoint au FMI, à l’issue de la mission qu’elle a conduite pour le Fonds à Yaoundé, du 22 au 29 août 2017. La mission avait pour objectifs: d’évaluer le budget 2018, le cadre budgétaire à moyen terme et la situation de l’économie nationale.

En 2016, d’après les statistiques de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le Cameroun a produit 33,69 millions de barils de pétrole brut, légèrement en dessous des quantités produites en 2015 (34,97 millions de barils). Sur ce volume, la SNH a commercialisé 20,51 millions de barils de brut générant un chiffre d’affaires de 816,305 millions de dollars US, en baisse de 23,66% par rapport à l’exercice précédent.

“Selon les projections des services du FMI, la croissance en 2017 devrait continuer de ralentir pour s’établir légèrement en deçà de la projection initiale de 4 %, principalement à cause de la baisse continue de la production pétrolière et des retards dans la mise en activité du nouveau gisement de gaz naturel”, a souligné Mme Delechat.

Le chef de cette mission a également déclaré: “La mise en œuvre du budget au deuxième semestre de 2017 pourrait souffrir d’une nouvelle baisse de la production et des recettes pétrolières, ainsi que des impôts sur le commerce qui y sont liés. Les recettes non pétrolières pourraient aussi subir les effets d’un affaiblissement de l’activité. Comme la liquidité du système bancaire est tendue, un décaissement en temps opportun de l’aide budgétaire extérieure prévue sera essentiel pour assurer un financement adéquat du budget”

“Les perspectives économiques pour 2018 sont positives, bien qu’elles soient exposées à des risques de dégradation. La croissance devrait rebondir à 4,2 % environ, en raison de la mise en production de la nouvelle plate-forme offshore de gaz naturel. À moyen terme, la croissance devrait continuer de s’accélérer progressivement, à 5–5 ½ %, à mesure que de grands projets d’infrastructures sont achevés, notamment des usines hydroélectriques, le port en eau profonde et des routes. La construction liée à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019 devrait aussi contribuer à l’activité, quoique seulement de manière temporaire” 

Le FMI effectuera une autre mission au Cameroun en octobre dans le cadre de la première revue du récent soutien apporté par le Fonds.

Pour rappel, le Conseil d’administration du FMI a approuvé, le 26 juin 2017, un accord triennal en faveur du Cameroun, au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), d’un d’un montant de 483 millions de Droits de tirages spéciaux (DTS) –  environ 666,2 millions de dollars et 175 % de la quote-part du Cameroun – pour “accompagner le programme de réformes économiques et financières du pays”.  

D’après les données officielles du FMI, 124,2 millions de DTS (environ 171,3 millions de dollars) ont été décaissés début juillet. “Le montant restant sera étalé sur la durée du programme, sous réserve de revues semestrielles”, souligne l’institution.

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