La Covid-19 a ralenti les progrès et les investissements dans l’énergie en Afrique (AIE)




Constat du directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie Fatih Birol, qui s’inquiète particulièrement pour le secteur de l’électricité et les hydrocarbures

 

 

Ralentissement de l’accès à l’électricité, chute des investissements et des cours pétroliers : l’Afrique est confrontée à de nombreux défis énergétiques avec la pandémie de Covid-19, a constaté l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le 30 juin.

« Les progrès dans l’accès à l’énergie, particulièrement dans l’accès à l’électricité, ont ralenti considérablement après le Covid », a souligné son directeur exécutif Fatih Birol en ouverture d’une table ronde regroupant, à distance, de nombreux ministres africains. « C’est en particulier le cas pour le développement des solutions hors réseau qui sont proches de l’arrêt, ce qui est très inquiétant parce que c’était le moteur de l’accès à l’électricité en Afrique », a-t-il ajouté.

De nombreux Africains, notamment à la campagne, n’ont en effet toujours pas accès à l’électricité. Pour y remédier, se sont développées beaucoup de solutions « hors réseau » (« off-grid » en anglais), qui peuvent aller d’un mini-système autonome à l’échelle d’un village à un petit kit solaire individuel couplé à une batterie pour alimenter un foyer.

Deuxième défi : « après la Covid-19, nous voyons que les tendances d’investissements énergétiques en Afrique connaissent une grosse chute », a regretté M. Birol.

Enfin, il rappelle les difficultés posées par la chute des marchés pétroliers et gaziers : « cela a créé des défis économiques énormes pour de nombreux pays africains dont les économies reposent substantiellement sur les revenus du pétrole et du gaz ». M. Birol y voit « des défis budgétaires énormes qui dans certains cas se transforment en pression sociale ».

En réponse à tous ces défis, l’AIE appelle à réaliser « les bons investissements et à des décisions des gouvernements audacieuses pour avoir les bons investissements ». Les ministres ont fait écho à ces propos, soulignant les problèmes posés par la pandémie en particulier dans le secteur de l’énergie.

« Les défis sont énormes aussi bien dans le domaine de l’électricité que dans celui des hydrocarbures », a reconnu Mouhamadou Makhtar Cissé, ministre du Pétrole et des énergies du Sénégal, qui co-présidait la rencontre virtuelle. Il a par exemple dit craindre des « reports d’investissements et des retards potentiels dans la réalisation de certains projets majeurs d’infrastructure électrique de production et de transport ».

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