Congo Brazzaville: récession causée par la dette publique, la gouvernance et la baisse des prix du pétrole (FMI)




Le Fonds monétaire international, qui étudie encore un “possible soutien financier” envers le Congo, recommande au gouvernement de mettre en place, entre autres, des organes indépendants de lutte contre la corruption et de renforcer le contrôle des sociétés pétrolières publiques

 

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Abdoul Aziz Wane, a effectué une visite à Brazzaville, capitale de la République du Congo, du 05 au 20 décembre 2017. Il était question, dans le cadre de cette visite, de poursuivre les discussions avec les autorités sur un “possible soutien financier du FMI”.

Dans le communiqué publié à l’issue de cette visite, la mission a indiqué que : “l’économie du Congo continue de subir les contrecoups de la baisse des prix du pétrole, d’une dette insoutenable et des faiblesses dans la gouvernance”.

La dette publique du Congo, à fin juillet 2017, était évaluée par le FMI à au moins 5 329 milliards de francs CFA (environ 9,14 milliards de dollars américains), l’équivalent de 110% du PIB.

Lors de sa récente mission à Brazzaville, le FMI a invité le gouvernement à “finaliser le recrutement de conseillers juridiques et financiers” pour restaurer la viabilité de la dette à court terme.

L’institution basée à Washington (Etats-Unis) recommande par ailleurs au gouvernement congolais d’entreprendre un certain nombre de réformes pour améliorer la situation économique du Congo.

Ces réformes, d’après le FMI, “devraient inclure la mise en place d’un ensemble d’organes indépendants de lutte contre la corruption, la déclaration d’actifs pour les hauts fonctionnaires, la mise en place et le renforcement de mécanismes de contrôle de certaines structures publiques, notamment les sociétés pétrolières publiques et les grands projets d’investissement”.

Le Congo compte lancer début 2018 une étude sur la gouvernance nationale.

Les équipes du FMI continueront de discuter du programme économique du Congo, du rétablissement de la viabilité de la dette et des questions de gouvernance avant un éventuel appui au programme économique du pays. “Une fois ce travail achevé, un arrangement financier visant à soutenir le programme économique du Congo sera discuté au niveau du personnel du FMI avant d’être proposé à l’examen du Conseil d’administration”, indique la mission dirigée par Abdoul Aziz Wane.

“La mission accueille favorablement le projet de budget pour l’exercice 2018, qui contribuera à rétablir la viabilité budgétaire et la stabilité extérieure régionale”, relève-t-elle par ailleurs.

Le projet de budget 2018 du Congo, présenté le 27 décembre dernier par le gouvernement, est estimé à 1 603 milliards de Franc CFA (environ 2,45 milliards d’euros), soit une réduction de 7,6 % par rapport à celui de 2017.

D’après l’hebdomadaire Jeune Afrique, la loi de finances rectificative 2017, adoptée le 24 décembre, avait déjà réduit le budget de l’État de l’année 2017 de 44 %, faisant celui-ci passer de 2 704 milliards de FCFA (environ 4,1 milliards d’euros) à 1 513 milliards de F CFA (environ 2,3 milliards d’euros).

Le gouvernement espère sortir de récession en 2018 grâce à une hausse des cours du pétrole, en tablant sur une croissance de 0,7%, après la croissance négative de -4,6% enregistrée en 2017.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *