Cameroun: un nouveau cadre réglementaire à l’étude pour améliorer l’introduction des compteurs prépayés et intelligents




Commercialisation de l’électricité – La tâche, confiée à des consultants, est pilotée par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité et financée par la Banque africaine de développement

 

L’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) juge pertinent, comme le concessionnaire actuel du service public de la distribution d’électricité, de faire migrer les consommateurs vers les compteurs intelligents ou prépayés pour réduire les pertes commerciales de l’opérateur (qui doit payer plusieurs sous-traitants pour les relevés et subir la fraude) et les nombreuses récriminations des clients (qui contestent souvent le montant des factures). Dans le cadre du Projet de filialisation des services de comptage de l’électricité au Cameroun, lancé en février 2020 par l’Arsel, le consultant retenu pour mener les études de faisabilité d’une amélioration des services de comptage de l’électricité a rendu sa copie. 

Les travaux présentés à Yaoundé le 11 novembre dernier font état d’économies de l’ordre de 350 milliards de F CFA qui pourraient être réalisées d’ici à 2031 avec l’introduction de 3,5 millions de compteurs intelligents/prépayés à la place des compteurs mécaniques et électroniques. 

Le compteur prépayé est un compteur qui fonctionne avec une recharge, comme pour le téléphone, pour pouvoir consommer l’énergie.

Le compteur communicant postpayé, compteur dit “intelligent”, intègre un système informatique automatisé permettant au distributeur et à l’usager d’avoir des données précises et en temps réel sur la consommation d’électricité. Ainsi l’entreprise de distribution d’électricité peut agir à distance sans avoir à recourir à des releveurs.

Pour améliorer le déploiement de ces nouveaux compteurs, déjà distribués par Eneo en ce qui concerne les prépayés, l’étude de faisabilité n’exclut pas la nécessité d’avoir plusieurs gestionnaires du réseau de distribution – et non pas un seul comme c’est le cas actuellement -, circonscrits dans des zones du territoire, comme cela est prévu dans la loi du 14 décembre 2011 régissant le secteur de l’électricité au Cameroun.

Des textes réglementaires encadrant les compteurs intelligents/prépayés et les incitations au secteur privé local dans le secteur de la fabrication de ces compteurs sont envisagés. 

Le Projet de filialisation des services de comptage de l’électricité au Cameroun bénéficie, pour sa mise en œuvre, d’une subvention de 291 millions de F CFA accordée par le Fonds d’assistance au secteur privé africain (Fapa) par le biais de la Banque africaine de développement.

Il a trois composantes: les études de faisabilité (achevées), la rédaction de textes réglementaires pour le déploiement de compteurs intelligents/prépayés(composante 2) et le volet communication par des ateliers de sensibilisation et de dissémination des résultats auprès des différentes parties prenantes.

Le projet, selon sa description officielle sur le site de la BAD, doit permettre d’avoir “des règlements et des lignes directrices afin de créer et autoriser d’éventuelles nouvelles entités à fournir de nouveaux services de comptage d’électricité”.

Sur le long terme, il est question de “stimuler la croissance du secteur local de fabrication des compteurs, permettre à de nouveaux acteurs de fournir des services de comptage aux gestionnaires du réseau de distribution, améliorer le taux de connexion des consommateurs et les pertes commerciales, affiner les prévisions de la demande”.

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