Cameroun/Electricité: “recouvrement forcé” d’environ 3,62 millions d’euros d’impayés auprès des universités, hôpitaux et mairies




L’opération concerne des factures impayées sur plusieurs années, d’après la société en charge de la distribution de l’électricité qui cherche des ressources pour payer ses fournisseurs

 

Pour trouver des solutions à la situation financière “relativement tendue” dans le secteur de l’électricité au Cameroun, la société chargée du service public de la distribution d’électricité a entrepris, depuis quelques semaines, une opération de “recouvrement forcé” de factures impayées auprès de certaines structures publiques.

Il s’agit notamment des universités d’Etat, des mairies et des hôpitaux dits de référence, qui cumulent officiellement, à fin juillet 2022, environ 16% de l’ensemble des impayés de l’Etat et de ses démembrements, soit 24 milliards de FCFA (36,2 millions d’euros) sur des impayés globaux de 150 milliards de FCFA (226,2 millions d’euros) réclamés aux institutions publiques. 

Par comparaison, Eneo souligne devoir dans le même temps 172 milliards de FCFA (259,4 millions d’euros) à des opérateurs de centrales électriques et à de grands fournisseurs. Le règlement des factures d’électricité est nécessaire pour le développement du service public de l’électricité à travers la maintenance, le renforcement et la réalisation de nouveaux réseaux de distribution. 

Le cas de l’université de Douala

La communication de ces données intervient dans un contexte de suspicion, alimentée par des sorties sur les réseaux sociaux après la publication d’un courrier adressé par Eneo à l’université de Douala le 22 août 2022. Dans ce courrier, la société Eneo mettait en demeure l’université d’Etat de régler une dette de 1,76 milliard de FCFA (2,65 millions d’euros) représentant la consommation d’électricité de l’institution et de ses établissements. 

Face aux indignations relayées sur les médias et présentant cette facturation comme un abus d’Eneo, une source autorisée auprès de la direction générale d’Eneo souligne qu’il s’agit d’une ardoise qui rassemble les impayés de l’université de 2009 à 2022. “La mesure des consommations est essentiellement faite par des compteurs intelligents et communicants. Le risque de mauvaise mesure est quasi nul et il est facile d’expertiser ces consommations”, d’après la source.

Pour contraindre l’université et les autres entités publiques à payer ce qui est réclamé, Eneo procède à “des coupures ciblées d’électricité sur des bâtiments appartenant à ces structures”, à l’exception des infrastructures des hôpitaux, de certaines salles de cours et des laboratoires. 

Eneo juge nécessaire cette opération de recouvrement forcé afin de rassurer les investisseurs qui voudraient injecter des ressources dans le développement du secteur électrique au Cameroun. Il s’agit également de “rétablir la justice parce que tous ceux qui consomment l’électricité doivent la payer et non que certains payent pendant que d’autres traînent la patte”, défend la source d’Energies Media auprès de la direction générale de la société de distribution d’électricité au Cameroun.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *