Un dédommagement retenu pour permettre à l’ancien gestionnaire du réseau de transport de l’électricité de coopérer pleinement avec la nouvelle entreprise publique en charge de ce secteur. Le dossier est sur la table du Premier ministre. Les montants en question
Eneo Cameroon, concessionnaire du service public de la distribution d’électricité, semble bien parti pour obtenir un dédommagement financier après le retrait du segment transport de l’électricité à ses activités. Un audit organisé par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), à la demande du ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee), a conclu que la valeur du segment transport dans le bilan d’Eneo représentait environ 56 milliards de F CFA, a appris Energies Media de sources proches du dossier.
L’audit en question a été mené par le cabinet Auditec-Foirier Consulting.
Eneo contestait un retrait pur et simple du réseau de transport sans compensation, mettant en avant un important manque à gagner du fait d’une rupture anticipée de contrat, sa concession expirant en 2021 au moment de l’entrée en scène de la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel). L’institution publique a officiellement démarré ses activités le 1er janvier 2019.
L’audit mené par le cabinet Auditec a été “complété” par un second audit pour évaluer les engagements non tenus par Eneo dans l’entretien du réseau de transport, au moment où ce dernier était encore sous sa responsabilité. Ce deuxième audit, mené par le cabinet Fatsons Engineering, a conclu que les travaux qui devaient être menés pour la mise à niveau du réseau de transport s’établissaient à environ 17 milliards de F CFA.
Les deux doivent être combinés pour voir ce qu’il faut définitivement donner à Eneo pour sa sortie du réseau de transport.
Les deux audits ont été pilotés par l’Arsel à la demande du Minee. Les conclusions ont été soumises au Premier ministre, dont le secrétaire général des Services, Séraphin Magloire Fouda, est le président du conseil d’administration d’Eneo.
Il s’agit d’éléments d’aide à la prise de décision qui orienteront l’action du gouvernement, l’Etat étant aussi actionnaire d’Eneo avec une participation de 44% dans le capital de la société.
La décision à ce niveau reste attendue.
Sans l’indemnisation, Eneo refuse de signer le contrat d’accès au réseau de transport d’électricité (CART) avec la Sonatrel, une situation qui handicape financièrement la jeune entreprise publique.
A la fin de la première année d’activités effective de la Sonatrel, en 2019, les utilisateurs des lignes haute tension devaient régler à l’entreprise une ardoise de 75,09 milliards de F CFA, montant pour lequel elle avait seulement récolté moins de 10% du total. Le plus gros client, Eneo, avait versé à la Sonatrel 7 milliards de F CFA au cours de cet exercice sur une facture globale à elle adressée de 64,7 milliards de F CFA. En janvier 2021, la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) avait expliqué que cette situation était due à l’absence de CART entre la Sonatrel et Eneo; et entre la Sonatrel et tous les autres utilisateurs des lignes haute tension (producteurs indépendants d’électricité et Alucam).