La Chine, premier émetteur global de GES, émet toujours plus de méthane avec ses mines de charbon (étude)




Les émissions de la puissance asiatique ont crû de 1,1 téragramme par an entre 2010 et 2015, selon des recherches parues dans Nature Communications le 29 janvier

 

La Chine a continué à émettre toujours plus de méthane, gaz à effet de serre très dommageable pour le climat, en dépit des réglementations imposées aux mines de charbon, indique une étude publiée mardi, 29 janvier.

L’extraction de charbon est la première source d’émission de méthane dans ce pays, premier émetteur global de GES, soulignent ces recherches parues dans Nature Communications. Accumulé dans les veines de charbon au fil des temps géologiques, ce gaz est relâché quand le minerai est extrait.

Le 12e plan quinquennal chinois, adopté en 2010, imposait aux mines de le recycler dans la production d’électricité ou de chauffage, ou bien de le brûler (« torcher ») pour le transformer en CO2, plus persistant mais moins puissant. Le but: en capter 5,6 téragrammes (8,4 milliards de m3) d’ici à 2015, et plus du double d’ici à 2020.

Or, dans les faits, le captage reste très en dessous de l’objectif, et au final les émissions ont crû de 1,1 téragramme par an entre 2010 et 2015.

Selon l’étude qui pointe « l’inefficacité » des régulations, les émissions en 2015 étaient ainsi de 50% supérieures à celles de 2000.

Ces travaux se basent sur les observations du satellite japonais Gosat (Greenhouse gases observing), lancé en 2009, dont les données sont utilisées pour la première fois pour étudier le méthane chinois.

« Les efforts de la Chine pour réguler ses GES et devenir un leader climatique ont été abondamment couverts par la presse ces dernières années, mais les chiffres montrent que ses réglementations en matière de méthane n’ont pas eu d’impact mesurable », souligne l’auteur principal Scot Miller, de l’université John Hopkins (Baltimore).

« Sur le méthane, le gouvernement chinois parle mais ne fait pas », ajoute-t-il.

En cause notamment, l’usage de technologies ne pouvant recueillir ce gaz à un niveau de qualité suffisant, ou encore le manque de pipelines pour le convoyer vers des centrales de production électrique, notent les auteurs, se référant notamment à des rapports de l’Agence internationale de l’énergie.

La Chine est le premier producteur et premier consommateur mondial de charbon, qui lui fournit environ 72% de son électricité.

Des chercheurs de John-Hopkins étudient désormais la façon dont Pékin pourrait faire mieux appliquer ses mesures, notamment en permettant un meilleur usage du méthane dans la production d’électricité et le chauffage des habitations.

« La Chine pourrait ainsi réduire à la fois ses émissions de GES et la pollution de l’air en utilisant ce méthane plutôt que ses centrales électriques actuelles, tellement plus sales », relève Scot Miller.

Mondialement, le méthane est le 2e grand GES à l’origine du dérèglement climatique, après le CO2. S’il persiste moins longtemps dans l’atmosphère, il est beaucoup plus réchauffant.

Les scientifiques ont constaté un boom des émissions de méthane dans le monde depuis les années 2000, résultat notamment de l’exploitation des énergies fossiles et des activités agricoles.

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