CCDA10 : les trois solutions de la CEA pour parvenir à une transition énergétique juste en Afrique




Elles ont été présentées par le représentant de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, Jean-Paul Adam, au cours des travaux de la dixième Conférence annuelle sur le changement climatique et le développement de l’Afrique (CCDA10), organisée à Windhoek, en Namibie du 24 au 28 octobre 2022.

 

Trois propositions ont été mises en évidence par Jean-Paul Adam, le représentant du secrétaire exécutif de la CEA, pour parvenir à une transition énergétique juste pour l’Afrique. Ces solutions répondent simultanément aux préoccupations urgentes du continent en matière de développement. Il s’agit premièrement de l’exploitation des abondantes ressources en gaz naturel de l’Afrique, pour offrir la possibilité de combler l’écart d’accès à l’énergie, d’alimenter une industrialisation durable et de soutenir les investissements dans les technologies vertes pour faciliter la transition vers la neutralité carbone. À cet égard, l’Afrique peut doubler sa capacité électrique avec une augmentation de moins de 1% des émissions mondiales, tout en augmentant considérablement la part des énergies renouvelables variables.

Deuxièmement, étant donné que les besoins d’investissement pour la transition sont importants, il est nécessaire de garantir un financement innovant et adéquat au-delà des ressources publiques. À ce sujet, Jean-Paul Adam a mis en exergue quelques interventions de la CEA et ses partenaires, notamment le développement du Fonds de liquidité et de durabilité (LSF) qui vise à accroître la liquidité des pays africains; l’Initiative ODD 7 de la CEA pour l’Afrique qui vise entre autres à soutenir l’émission d’obligations vertes pour les projets d’énergie propre; et le renforcement de la capacité des pays africains à mettre en place des marchés du carbone à haute intégrité dans toutes les sous-régions, afin de générer des crédits carbone de haute qualité échangeables sur les marchés mondiaux des changes afin d’attirer les investisseurs multinationaux engagés à zéro émission nette en Afrique.

La troisième solution est le respect des engagements par les pays développés, qui doivent soutenir l’Afrique afin qu’ensemble, nous puissions maîtriser le changement climatique et réaliser une transition véritablement juste, qui ne laisse personne de côté.

Jean-Paul Adam a par ailleurs rappelé que l’Afrique s’est déjà réchauffée de 1,8 degré. Le changement climatique continue de faire des ravages et d’assombrir les perspectives d’atteinte des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063, même si le continent contribue à moins de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Malheureusement, les 100 milliards de dollars d’aide internationale n’ont pas encore été réalisés.

Pour faire face efficacement au changement, des interventions ciblées dans des domaines clés et par les secteurs public et privé aux niveaux local, national, régional, continental et mondial sont essentielles. Il va falloir pour cela agir dans les domaines clés de la résilience climatique, des investissements dans les infrastructures résilientes au climat, des mécanismes de financement innovants, mais surtout savoir tirer profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), construire des chaînes de valeur durables et promouvoir une bonne gouvernance.

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