Zimbabwe: en réaction à la hausse des prix des carburants à la pompe, la ZCTU demande à la population de ne pas aller travailler dès lundi




La Confédération syndicale du Zimbabwe (ZCTU) a affirmé que la mesure « provocatrice » prise le 12 janvier allait « ajouter encore plus de misère à la souffrance des classes laborieuses »

 

Le gouvernement du Zimbabwe a décidé de doubler dimanche le prix des carburants pour tenter d’enrayer sa plus grave pénurie de pétrole depuis dix ans, suscitant aussitôt une vague d’indignation dans le pays.

La Confédération syndicale du Zimbabwe (Zimbabwe Congress of Trade Unions en anglais, ZCTU) a affirmé que cette mesure « provocatrice » allait « ajouter encore plus de misère à la souffrance des classes laborieuses » et appelé, sur Twitter, la population à ne pas aller travailler à partir de lundi, 14 janvier.

« Le fait que cette hausse du pétrole va provoquer une augmentation de tous les autres produits est aussi évident que l’incapacité de la Zanu-PF (le parti au pouvoir) à gouverner et à rendre le Zimbabwe prospère », a renchéri le porte-parole de l’opposition, Jacob Mafume, tandis que le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) Nelson Chamisa a évoqué une « crise humanitaire ».

La semaine dernière, le ministre des Finances Mtuli Ncube a expliqué la pénurie de pétrole par la faiblesse de ses prix au Zimbabwe comparés à ceux pratiqués dans les Etats alentour. Des étrangers en profitent pour en acheter au Zimbabwe et le revendre à l’étranger, a-t-il dénoncé.

La hausse des prix des carburants vise donc à les aligner sur ceux de ce marché noir, afin de dissuader toute spéculation.

Depuis minuit samedi, le litre de diesel est passé de 1,36 à 3,11 dollars américains, celui de l’essence de 1,24 à 3,31 dollars.

« La hausse des prix ne changera rien », a rouspété Chassen Mugogo, coincé depuis deux nuits dans une file de véhicules pour faire son plein. « Les prix du marché parallèle vont eux aussi grimper, c’est le chien qui se mord la queue ».

« Il n’y a pas besoin d’être un ingénieur spatial pour comprendre que nous allons tout droit vers une nouvelle folie des prix », a renchéri William Masuku, un vendeur de voiture de la deuxième ville du pays, Bulawayo (sud).

Anticipant ces craintes, le chef de l’Etat zimbabwéen a annoncé que les entreprises du pays bénéficieraient d’un « rabais » sur les prix. « La volatilité sera temporaire, les prix se normaliseront ensuite », a lui aussi tenté de rassurer son vice-ministre de l’Information, Energy Mutodi.

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