Des pygmées installés dans le département de l’Océan ont pu avoir, pour la première fois, un point d’approvisionnement en eau potable. Une initiative saluée par les bénéficiaires
Les pygmées sont perçus dans l’imagerie populaire comme un peuple rustique, qui vit reclus, doué de talents de guérisseurs et auquel nulle maladie n’affecte. Ce qui n’est pourtant pas le reflet de la réalité. “Avant, nous buvions l’eau sale dans la même eau où les singes venaient déposer leurs excréments et cela nous donnait des maladies hydriques […] plusieurs personnes tombent souvent malades”, a expliqué à Energies Media vendredi 9 mai Richard Ndongo, notable au campement des pygmées de Namikumbi, dans la commune de Lokoundjé, département de l’Océan, région du Sud Cameroun.
Premier campement des pygmées sur le fleuve Lobé à Kribi, chef-lieu de la région du Sud, Namikumbi est très souvent visité par des touristes qui laissent des dons aux populations ou par des personnes qui cherchent des traitements à des maux physiques ou psychiques. Mais personne n’avait pensé qu’il serait important pour ces populations d’avoir accès à de l’eau, potable. Constat fait par Nathalie Moudiki, représentante de l’Administrateur-directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) en séjour dans cette localité “il y a cinq mois” et qui l’a conduite à prendre l’engagement de réaliser un point d’approvisionnement en eau potable. Engagement tenu, avec le concours de la société de commercialisation et de négoce des produits pétroliers Tradex, filiale de la SNH.
Pour Mme Moudiki, il est question de traiter les pygmées comme des personnes à part entière, pas seulement comme des “indigènes”, et ne pas les laisser en marge des projets de développement.
La SNH est un instrument “au service du bien être” des Camerounais et du développement du Cameroun, a-t-elle rappelé .

Outre les populations de Namikumbi, qui ont également reçu des dons en nature (sel, seaux, savons, marmites, etc.), la représentante de l’ADG de la SNH a également rencontré et remis des dons aux chefs traditionnels dans la ville de Kribi, notamment les chefs des villages Mbeka’a, Bwambe et Ilomba. Intérêt de ces échanges: les rassurer de ce que la SNH, qui réalise des projets énergétiques à Kribi – Hilli Episeyo, dépôt de gaz de pétrole liquéfié de Bipaga, gazoduc de l’usine à carreaux de Keda – prend aussi en compte les attentes des communautés, qui souhaitent notamment voir davantage leurs fils et filles employés dans ces projets.
“On va prendre petit à petit, en fonction de la demande et en fonction des projets […] j’en prends l’engagement”, a-t-elle assuré à ces autorités traditionnelles.
Parmi les nouveaux projets en cours de développement, la SNH compte réaliser à Kribi un dépôt de sécurité des réserves stratégiques de carburants et une raffinerie intégrée.
Pour rappel, la Société nationale des hydrocarbures a rénové et rétrocédé à l’Etat, jeudi 8 mai, les bâtiments abritant le siège de la Préfecture du département de l’Océan, dont Kribi est le chef-lieu. Une action parmi d’autres que l’institution publique met au compte de sa responsabilité sociétale.