Le Cameroun n’exclut pas une levée des subventions aux carburants




Les subventions ne pourront pas être indéfiniment appliquées, pour préserver les équilibres budgétaires, a expliqué le président camerounais Paul Biya dans son message du nouvel an

 

En 2022, au Cameroun, les subventions aux produits pétroliers ont officiellement absorbé environ 700 milliards de F CFA (environ 1,1 milliard d’euros), soit 220 milliards de F CFA de plus par rapport aux projections initiales. Si le gouvernement maintient  ces subventions pour la stabilité sociale, le président de la République n’exclut pas un réajustement des prix face à la pression de ce soutien de l’Etat sur le budget. 

“Pour garantir l’approvisionnement régulier du marché domestique en produits pétroliers et en gaz domestique, il a fallu augmenter le volume des subventions publiques, au prix d’importants efforts budgétaires. C’est ainsi qu’au cours de l’année 2022, près de 700 milliards de Francs CFA ont été dépensés par le Trésor Public au titre des subventions pour les carburants et 75 milliards de Francs CFA pour le gaz domestique”, a expliqué Paul Biya (photo) dans son adresse à la nation le 31 décembre 2022. 

“Cependant, il est de plus en plus évident que notre pays, comme bien d’autres en Afrique et ailleurs, ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers, si nous voulons préserver nos équilibres budgétaires et poursuivre sereinement la mise en œuvre de notre politique de développement”, a-t-il relevé. 

L’Etat engage des subventions pour prendre en charge la différence entre le prix administré et le prix réel sur des carburants tels que le super, le gasoil et le pétrole lampant. Pour comparaison, en 2020, le manque à gagner pour ces trois produits s’était situé à 2,28 milliards de F CFA (environ 3,48 millions d’euros), selon les données officielles.

Les prix des produits pétroliers sont fixés en tenant compte de la conjoncture internationale et de certains facteurs locaux (taxes, éloignement des stations-service par rapport aux dépôts, entre autres). Au niveau international, il s’agit principalement du cours du baril de pétrole brut (auquel les prix du diesel et de l’essence sont souvent largement corrélés) en y ajoutant les coûts du fret, le taux de change entre les monnaies (dollar et franc CFA dans notre contexte).

Le Cameroun, pour éviter les revendications sociales qui pourraient découler d’une régulière fluctuation des prix, a choisi depuis des décennies d’avoir des prix homologués pour le super, le gasoil, le pétrole lampant et le GPL (butane à usage de gaz domestique).

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