Cette absence de concurrence, dans l’utilisation du gaz naturel pour la production d’électricité, entraîne des coûts de facteurs de production “encore très élevés” pour les entreprises manufacturières selon le gouvernement
Les coûts des facteurs de production des entreprises manufacturières au Cameroun, en ce qui concerne la génération d’électricité à partir du gaz naturel, restent “encore très élevés”, selon le constat fait lors du conseil de cabinet présidé le 25 avril dernier à Yaoundé par le Premier ministre Joseph Dion Ngute.
Le gouvernement, qui n’a pas cependant présenté officiellement de chiffres sur le coût d’accès à l’électricité à partir du gaz naturel, met en cause le “caractère non concurrentiel du marché camerounais du gaz naturel, lié au nombre réduit d’opérateurs dans ce secteur.”
La fourniture d’électricité à partir de gaz naturel est assurée au Cameroun depuis 2012-2013 par deux principaux opérateurs: Kribi Power Development Company (KPDC) – filiale de l’investisseur britannique Globeleq – qui dispose d’une centrale à gaz de 216 MW à Kribi (Sud-Cameroun), et Gaz du Cameroun – filiale du britannique Victoria Oil and Gas – qui fournit également du gaz naturel à une centrale à gaz de 30 MW installée à Douala, dans la région du Littoral. Ces centrales fournissent directement leur énergie au réseau national de distribution exploité par la société Eneo.
Gaz du Cameroun fournit également du gaz à des particuliers, essentiellement des entreprises installées dans les zones industrielles de Bassa et Bonabéri dans la région du Littoral.
D’après la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le Cameroun produit environ 180 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour, mais seulement 34 millions de pieds cubes de gaz par jour sont absorbés par le marché national dont la taille est jugée “embryonnaire”.
Pour améliorer le niveau de la consommation nationale du gaz naturel dans la satisfaction des besoins en électricité, la SNH a déjà pour projets la mise en place d’une centrale à gaz de 300 MW à Limbe (Sud-Ouest) et la conversion au gaz de plusieurs centrales alimentées au diesel ou au fuel, en attendant l’arrivée d’autres opérateurs.
