Cameroun/Hydroélectricité : accord entre Eneo et EDC sur les droits d’eau




Cette redevance, que EDC s’apprête à encaisser pour la première fois à la mi-2019, est estimée à environ 30 milliards de F CFA (45,7 millions d’euros). Accord pour un premier paiement de 10 milliards

 

Eneo, concessionnaire du service public de la production et de la distribution d’électricité, doit verser à l’entreprise publique Electricity Development Corporation (EDC) environ 30 milliards de F CFA (45,7 millions d’euros) au titre des droits d’eau. Les deux sociétés se seraient accordées sur le montant et Eneo devrait payer une première tranche de 10 milliards de F CFA au début du second semestre 2019, selon des indications obtenues auprès d’EDC par Energies Media.

L’entreprise publique estime que le montant total des droits d’eau facturés à Eneo se trouve bien en deçà des économies réalisées par la filiale de l’investisseur britannique Actis sur l’achat du combustible des centrales thermiques, grâce à la mise en service du barrage réservoir de Lom Pangar.

Le barrage réservoir de Lom Pangar, mis en eau au second semestre 2016 et réceptionné en juin 2017, en régulant le débit du fleuve Sanaga en période d’étiage, sature les centrales hydroélectriques de Song Loulou (384 MW) et d’Edéa (267 MW), permettant à ces dernières de tourner à pleine puissance. Selon EDC, les économies sur l’achat de fuel destiné aux centrales thermiques se chiffreraient à ce jour à plus de 100 milliards de F CFA pour Eneo.

Les droits d’eau sont une redevance prévue par la loi du 14 décembre 2011 régissant le secteur de l’électricité. Ils sont en vigueur depuis 2015 et ciblent les producteurs hydroélectriques.

L’Etat camerounais vend ainsi l’eau des barrages hydroélectriques – perçue comme une source vitale dans le secteur énergétique au même titre que le pétrole – sous forme d’une redevance, destinée à EDC – gestionnaire des barrages réservoirs et société en charge du patrimoine public de l’électricité – pour lui permettre de rembourser les dettes contractées pour certains projets hydroélectriques comme Lom Pangar, et de dégager des excédents pour son fonctionnement et ses investissements.

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