Cameroun: la croissance économique projetée à 4,2% en 2018 (FMI)




La baisse de la production pétrolière a amené le Fonds monétaire international à réviser la croissance de 2017, de 4% comme initialement projeté à 3,7%; et celle de 2016 à 4,5 %, contre une estimation initiale de 4,7 %. Des recommandations pour l’élargissement de l’assiette fiscale hors pétrole

 

Le Cameroun pourrait réaliser 4,2% de croissance de son PIB en 2018, d’après les perspectives présentées par le FMI dans le rapport de la première revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit conclue avec le Cameroun en juin 2017.

“Avec la baisse de la production pétrolière, des retards dans la production gazière et une activité non pétrolière mitigée, la croissance devrait ralentir à 3,7 % en 2017 (4 % selon le programme) mais devrait rebondir à 4,2 % en 2018, grâce à de nouvelles activités de production de gaz naturel, à une production des industries manufacturière et agroalimentaire plus forte, dopée par l’amélioration de l’approvisionnement en énergie, et à une augmentation des activités dans le secteur de la construction à l’approche de la CAN 2019”, notent les services du FMI.

La production nationale de pétrole brut à fin 2017 se situait autour de 28 à 29 millions de barils; chiffre en baisse par rapport à la production de l’année 2016 (33,69 millions de barils) et celle de 2015 (34,97 millions de barils).

Le FMI appuie le Programme économique et financier du Cameroun dans le cadre d’un accord signé avec le gouvernement au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). L’accord en faveur du Cameroun, d’un montant global de 483 millions de DTS (environ 683,5 millions de dollars, ou 175 % de la quote-part du Cameroun au FMI) a été approuvé le 26 juin 2017 pour  accompagner les “efforts” déployés par le pays pour rétablir sa “viabilité extérieure et budgétaire”.

“Afin d’atteindre les objectifs du programme, il est essentiel de redoubler d’efforts pour élargir l’assiette fiscale hors pétrole”, recommande le FMI dans le rapport de la première revue de l’accord au titre de la FEC.

En 2018, la Direction générale des impôts du Cameroun a pour objectif de mobiliser 1 845 milliards de F CFA (environ 2,8 milliards d’euros) au titre des recettes fiscales non pétrolières et 91,5 milliards de F CFA (139,4 millions d’euros) pour le compte de l’impôt sur les sociétés pétrolières, ce qui équivaut à un total de 1 936 milliards de F (environ 2,95 milliards d’euros). Ce montant représente 61% des recettes propres de l’Etat qui se chiffrent globalement à 3 175 milliards de F (4,84 milliards d’euros), en y incluant les revenus de la redevance pétrolière.

Les autres ressources du budget de l’Etat, 1338,5 milliards de F CFA (2,04 milliards d’euros), devraient être mobilisés sous forme d’ “emprunts et dons”, selon la Loi de finances de l’Etat du Cameroun pour l’exercice 2018.

Le rapport des services du FMI, en ligne depuis le mois de janvier 2018, a été présenté au Conseil d’administration du Fonds le 20 décembre 2017 à Washington, à la suite d’entretiens tenus à Yaoundé du 24 octobre au 03 novembre 2017.

Le 20 décembre 2017, à l’achèvement de la première revue de l’accord, le conseil d’administration du FMI a approuvé le décaissement de 82,8 millions de Droits de tirage spéciaux (environ 117,2 millions de dollars) en faveur du Cameroun au titre de la Facilité élargie de crédit. Ce qui porte le total des décaissements au titre de cet accord à 207 millions de DTS (environ 292,9 millions de dollars).

Le Cameroun doit percevoir, sur trois ans, un montant global de 483 millions de DTS (environ 683,5 millions de dollars, ou 175 % de la quote-part du Cameroun au FMI) au titre de cet accord, approuvé le 26 juin 2017 pour  accompagner les efforts déployés par le pays pour rétablir sa “viabilité extérieure et budgétaire”.

“Les résultats enregistrés par le Cameroun dans le cadre de l’accord appuyé par la FEC ont été globalement satisfaisants”, affirme le FMI; à l’exception du “critère de performance continu sur la signature ou la garantie d’emprunts extérieurs non concessionnels” qui a été “largement dépassé”.

A la signature de l’accord, en juin 2017, les autorités camerounaises ne devaient pas effectuer d’emprunts non concessionnels en 2017 dépassant un plafond de 100 milliards de FCFA. Mais à la fin 2017, ces emprunts atteignaient 164 milliards de FCFA.

En 2018, le gouvernement s’est engagé à repercuter cet excédent dans le plafond annuel des emprunts non concessionnels envisagés, en ramenant ceux-ci de 500 à 436 milliards de F CFA (environ 830,4 milliards d’euros).

 

 

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