Burundi: les objectifs assignés au secteur de l’énergie dans le Plan national de développement 2018 – 2027




Construction de centrales hydroélectriques et solaires, exploitation de centrales thermiques utilisant la tourbe et les déchets municipaux… le pays d’Afrique de l’Est veut résolument améliorer le taux d’accès à l’électricité qui est actuellement de 5%

 

Le Burundi s’est doté officiellement, depuis le mois d’août, d’un Plan national de développement pour les 10 prochaines années: PND Burundi 2018 – 2027. Cet “instrument de planification stratégique”, qui ambitionne de “conduire le Burundi vers l’émergence à l’horizon 2027”, a été lancé le 22 août à Gitega (ville à l’est de Bujumbura la capitale), par le président de la République, Pierre Nkurunziza.

D’ici à 2027, le Burundi compte réaliser une croissance soutenue de 10,7% et tripler le PIB par habitant pour le porter à 810 dollars américains contre 274 dollars en 2017. Le PND Burundi 2018 – 2027 fait l’état de la situation nationale et présente des recommandations dans divers secteurs dont celui de l’énergie, qui fournit des infrastructures d’appui au secteur productif. Le secteur est actuellement sous-développé.

“La consommation électrique est très faible et est inférieure à 30 kWh/habitant/an. Ce qui est en-dessous de la moyenne africaine estimée à 150 kWh/habitant/an. Le taux d’accès à l’électricité est de moins de 5% de la population et le nombre de ménages ayant accès à l’électricité est évalué à 7% correspondant à 52,1% des ménages urbains et 2% des ménages ruraux”, dresse le document.

Le Plan assigne cinq “objectifs stratégiques” au secteur de l’énergie: valoriser les potentiels hydroélectrique, solaire, géothermique, la tourbe, les déchets municipaux; améliorer la filière biomasse (bois-énergie, charbon de bois, tourbe, déchets municipaux); promouvoir les énergies renouvelables et alternatives; améliorer les capacités de gestion du secteur de l’énergie; assurer la sécurité de la chaîne d’approvisionnement en produits pétroliers.

Hydroélectricité

Dans le domaine spécifique de l’hydroélectricité, le PND compte mettre en production les 300 MW “techniquement et économiquement exploitables”, sur un potentiel hydroélectrique évalué à 1700 MW. Le financement de la plupart de ces projets est prévu sous la forme de partenariats public-privé. Selon le Plan, la construction des centrales hydroélectriques tirera la croissance dans la branche “électricité, gaz, eau”. La puissance électrique actuellement installée est d’environ 50 MW dont 32,9 MW de production d’origine hydraulique.

En dehors des projets nationaux, le Burundi compte aussi développer quelques centrales hydroélectriques régionales à l’instar de Rusumo Falls (80 MW) et Ruzizi III (147 MW).

Une vue du barrage de Ruzizi II, au Burundi © pietrangeli.com

Interconnexion

Le marché régional de l’électricité intéresse aussi le gouvernement, comme les projets menés au sein de la Communauté est-africaine (East African Community en anglais, EAC) ou du Pool énergétique d’Afrique de l’Est (Eastern Africa Power Pool, EAPP). Des lignes de transport d’électricité inscrits dans les projets d’interconnexion régionale figurent également dans le PND: la  ligne haute tension (HT) 220 kV Gitega-Ngozi-Butare-Kigoma entre le Burundi et le Rwanda; la ligne HT 220 kV Kamanyola-Bujumbura entre la République démocratique du Congo et le Burundi; et la ligne HT 220 kV Rusumo-Falls-Gitega-Bujumbura entre le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie.

Solaire, tourbe, déchets municipaux

Le Burundi compte également exploiter d’autres sources d’énergie. Le PND prévoit d’aménager de micro-réseaux solaires et développer les centrales de Mubuga/Gitega (7,5 MW), Rubira/Bubanza (11 MW), Bubanza (10 MW) et Gitega (10 MW).

Le Plan intègre aussi l’aménagement de deux centrales thermiques à base de tourbe (matière formée à partir de débris végétaux) pour une offre combinée de 35 MW; ainsi que l’aménagement d’une centrale thermique à base de déchets municipaux et pouvant fournir une puissance installée de 30 MW.

“Environ 98 % de la population burundaise, aussi bien urbaine que rurale, utilisent le bois et le charbon de bois comme source d’énergie surtout pour le chauffage et la cuisson des aliments” déplore le gouvernement. Sur ce point, des actions sont aussi prévues: renforcer les capacités sur les “techniques de carbonisation améliorée du bois”; vulgariser l’usage des foyers améliorés, promouvoir l’utilisation de la “tourbe carbonisée” et de briquettes combustibles fabriquées à partir de la tourbe ou des déchets.

Enfin, les maisons de détention, les écoles à internat et les casernes militaires pourront être équipés de “digesteurs à biogaz”; et les établissements publics hors du réseau électrique par l’énergie solaire photovoltaïque.

 

PND-Burundi-2018-2027-Version-Finale (comp)
Consulter intégralement le PND Burundi 2018 - 2027

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