Cameroun: Bowleven pourrait perdre le droit de rechercher et d’exploiter des hydrocarbures dans le bloc Bomono en décembre 2018




L’autorisation exclusive de recherche accordée à l’entreprise britannique en 2007 et renouvelée pour deux ans en 2016 arrive à échéance le 12 décembre. Pas de plan de développement présenté comme attendu par les autorités camerounaises

 

EurOil, société enregistrée au Cameroun et détenue exclusivement par la compagnie britannique Bowleven, pourrait perdre ses droits sur le bloc Bomono, bloc à terre situé dans le bassin sédimentaire de Douala/Kribi-Campo, au nord-ouest de la capitale économique du Cameroun.

La société avait obtenu une autorisation exclusive de recherche sur ce bloc de 2 328km² le 12 décembre 2007, dans le cadre d’un contrat de partage de production signé avec la Société nationale des hydrocarbures (SNH). L’autorisation, arrivée initialement à échéance le 12 décembre 2016, avait été prolongée pour deux ans. Ce délai sera atteint le 12 décembre 2018.

Dans son rapport annuel établi pour la période allant du 30 juin 2017 au 30 juin 2018 – document publié le 08 novembre dernier – Bowleven prévient ses actionnaires qu’“en l’absence d’un projet de développement à petite échelle et convaincant sur le plan financier, il est probable que la licence de cet actif prenne fin en décembre 2018”.

A la suite du prolongement de son autorisation de recherche, Bowleven avait également obtenu, en janvier 2017, un permis d’exploitation provisoire (Provisional Exploitation Authorisation en anglais, PEA). Dans le cadre de ce permis, l’entreprise devait fournir aux autorités camerounaises un plan de développement des ressources du bloc.

Ces ressources, à la suite de la découverte d’hydrocarbures dans deux puits forés en 2015 – Zingana et Moambe -, devaient être destinées à la consommation nationale du gaz naturel et/ou à la production d’électricité.

A la lecture des résultats publiés par Bowleven, le plan n’aurait pas été soumis.

Il est à souligner que Bowleven avait entrepris de céder une participation de 80% dans le bloc Bomono à Victoria Oil and Gas (VOG), une autre entreprise britannique opérant au Cameroun à travers la société Gaz du Cameroun (GDC) qui exploite le champ gazier Logbaba à Douala.

L’opération n’a pas reçu l’aval de la SNH, bras droit de l’Etat du Cameroun dans la gestion des ressources pétrolières et gazières du domaine minier national.

Si les droits de Bowleven sur le bloc Bomono ne sont pas renouvelés, l’entreprise demeurera néanmoins active au Cameroun dans le champ Etinde.

Etinde, d’une superficie de 461 km2, est situé dans le bassin sédimentaire du Rio del Rey, au large du Cameroun, et est opéré par le britannique NewAge (qui détient une participation de 37,5%); aux côtés du russe Lukoil (37,5%) et de Bowleven (25%). La coentreprise a achevé, entre mai et octobre 2018, le forage de deux puits d’évaluation: IM-6 et IE-4.

Dans les résultats publiés le 08 novembre dernier, Bowleven souligne que les partenaires du champ Etinde sont actuellement en train de réévaluer le potentiel des ressources en place et que l’année 2019 devrait permettre d’arriver à une décision finale d’investissement pour mettre en place les projets de développement du champ Etinde.

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