Le blocus des sites pétroliers entre janvier et mi-septembre a coûté à la Libye près de 10 milliards de dollars (NOC)




Il s’agit de « pertes dévastatrices surtout pendant cette période de crise nationale », a déploré la président de la compagnie pétrolière nationale, Mustafa Sanalla

 

 

Le président de la Compagnie pétrolière nationale de Libye (NOC), Mustafa Sanalla, a présenté l’impact de la fermeture des ports et champs pétroliers dans l’Est du pays, à la suite de la levée, depuis le 18 septembre, d’un blocus de huit mois imposé par les forces du maréchal Khalifa Haftar sur les sites pétroliers

« À ce jour, le blocus a coûté à la Libye près de 10 milliards de dollars (8,5 milliards d’euros), des pertes dévastatrices surtout pendant cette période de crise nationale », a déploré M. Sanalla qui a maintes fois dénoncé la présence de mercenaires du groupe russe Wagner sur les sites pétroliers « utilisés à des fins militaires ».

La NOC prévoit une hausse progressive de la production au cours des semaines prochaines, quelques jours après l’annonce de la levée du blocus. « Nous sommes en mesure de reprendre la production sur certains de nos sites sûrs (…) et nous prévoyons une hausse progressive de la production », a déclaré le 23 septembre dernier Mustafa Sanalla, cité dans un communiqué.

La Libye, qui dispose des réserves pétrolières les plus abondantes d’Afrique, est déchirée par un conflit entre deux pouvoirs rivaux : le Gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, et le maréchal Haftar, qui règne sur l’Est et une partie du sud.

Ayant tenté, sans succès pendant 14 mois, de prendre le contrôle de Tripoli, les forces loyales au maréchal bloquaient depuis janvier toute activité sur les principaux sites pétroliers du pays, dénonçant une répartition inéquitable des recettes entre l’Ouest et l’Est.

Le maréchal Haftar a accepté de lever le blocus à condition que les recettes pétrolières soient réparties équitablement et qu’elles ne soient « pas utilisées pour soutenir le terrorisme ». Khalifa Haftar accuse le GNA d’être soutenu par des milices, dont des islamistes et des « terroristes ».

La NOC a elle exigé le départ des groupes armés avant la reprise de la production. Pour l’instant, seuls le champ d’al-Charara (sud) et les terminaux pétroliers de Marsa Hariga, Marsa Brega et Zouetina (est) sont opérationnels, la NOC ayant levé la « force majeure », une mesure invoquée dans des circonstances exceptionnelles et qui permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats.

Quant aux ports de Ras Lanouf et al-Sedra (est), ils demeurent fermés tant qu’il y aura des « mercenaires étrangers » sur ces sites.

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