Des invitations ont été transmises par le gouvernement nigérien aux pays de l’Alliance des Etats du Sahel mais aussi au Togo pour développer le complexe charbonnier de Salkadamna
« Nous appelons tous les Etats de la région à s’associer à ce projet pour rendre notre région autonome sur le plan énergétique », a indiqué le ministre nigérien de l’Energie Amadou Haoua le 13 août dernier, après une audience avec le président du Conseil des ministres du Togo Faure Gnassingbé en lien avec le développement du complexe charbonnier de Salkadamna.
Comme pour la démarche menée envers le Togo, le Niger a invité ses partenaires de l’Alliance des Etats du Sahel (AES, qui comprend le Niger, le Burkina Faso et le Mali) à rejoindre son projet qui vise à produire du « charbon propre » à partir des gisements du Niger pour la production d’électricité.
La zone de Salkadamna, localisée à 80 km au nord-ouest de la région de Tahoua (sud du Niger), abrite d’importantes réserves de charbon exploitables. Les réserves prouvées de charbon minéral au Niger étaient évaluées en 2017 à 90 millions de tonnes, dont 70 millions de tonnes dans la région de Tahoua, à Salkadamna; et 18 millions de tonnes à Anou Araren et d’importants gisements sur le site de Solomi dans la région d’Agadez.
À Salkadamna, le Niger prévoit d’y construire, avec le soutien de sociétés chinoises, une mine de charbon à ciel ouvert, une usine de production de briquettes à charbon, une centrale thermique de 600 mégawatts extensible à 5 200 mégawatts pour satisfaire ses besoins en électricité et exporter également l’énergie vers les pays voisins. La future centrale pourrait utiliser des réserves de charbon de 175 millions de tonnes, d’après des données présentées par la ministre nigérienne de l’Energie le 8 août 2025 au Mali. Amadou Haoua estime en outre que le coût de production de l’électricité à partir de ce charbon s’établirait à 39,40 FCFA par kilowattheure, tarif inférieur aux 196 à 200 FCFA par kWh actuels.
En 2017, le Niger dépendait à plus de 60% du Nigéria pour ses approvisionnements en énergie électrique, malgré ses importantes ressources (dont l’uranium). En juillet 2025, le ministère de l’Energie du Niger évalue la satisfaction des besoins en énergie du pays d’Afrique de l’Ouest par les capacités nationales de production d’électricité à environ 70%.




