Mozambique: le barreau demande au tribunal administratif d’annuler le projet de GNL de l’américain Anadarko Petroleum




L’Ordre des avocats du Mozambique a déposé un recours en annulation des concessions de 6 475 ha accordées au groupe pétrolier et gazier, pour préserver « les droits fonciers accordés aux communautés locales »

 

Des avocats mozambicains ont déposé un recours en annulation des concessions accordées au géant américain Anadarko Petroleum pour l’exploitation des très prometteuses réserves offshore de gaz du pays, dont le coup d’envoi a déjà pris des années de retard.

« Nous avons demandé au tribunal administratif d’annuler l’attribution de 6 475 hectares de terres au projet industriel d’exploitation du gaz naturel liquéfié (GNL) » de Cabo Afungi, dans la province de Cabo Delgado (nord-est), a annoncé le barreau mozambicain (OAM) le 06 décembre.

La décision du gouvernement est illégale car elle a été prise « au détriment des droits fonciers accordés aux communautés locales et aux propriétaires par la Constitution et la Loi », a-t-il ajouté dans une déclaration sur son site internet. Contacté par l’AFP, Anadarko n’a pas immédiatement réagi.

Des réserves gigantesques de gaz ont été découvertes au début de la décennie au large de la province de Cabo Delgado. Elles doivent faire du Mozambique un des principaux exportateurs de GNL au monde, avec le Qatar et l’Australie, à l’horizon 2025.

Anadarko Petroleum et ses partenaires exploitent le permis de la Zone 1 (Area 1) du bassin de la Rovuma, au large des côtes mozambicaines. Ils espèrent aboutir à une décision finale d’investissement sur le projet LNG de la Zone 1 au premier trimestre 2019. 

Le projet de la Zone 1 (Area 1) de la Rovuma – projet Mozambique LNG –  table sur l’exploitation de réserves de gaz naturel récupérables estimées approximativement à 75 trillions de pieds cubes (environ 2123,7 milliards de m3) de gaz. Le projet verra la mise en place d’une usine de traitement de GNL à terre composée de deux premiers trains de gaz naturel liquéfié (GNL) d’une capacité totale de 12,88 millions de tonnes par an (MTPA).

Le gouvernement de Maputo en espère de juteuses retombées financières à partir des années 2022-2023.

Ce mégaprojet est menacé par l’insurrection islamiste qui s’est déclarée il y a un an dans la province de Cabo Delgado, qui a déjà fait plus d’une centaine de victimes civiles.

Outre celles concédées à l’Américain, des concessions pour la production de GNL au Mozambique ont également été accordées à d’autres multinationales pétrolières et gazières (Eni, ExxonMobil, etc.).

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