L’Association mondiale du charbon perd le géant Anglo-Australien BHP




Le leader mondial de l’industrie minière BHP a confirmé sa décision de quitter la World Coal Association (WCA) en raison de son différend avec elle sur le réchauffement climatique

 

Le leader mondial de l’industrie minière BHP a confirmé, le 05 avril 2018, sa décision de quitter l’Association mondiale du charbon (World Coal Association en anglais, WCA) en raison de son différend avec elle sur le réchauffement climatique mais renoncé à sortir aussi de la Chambre de commerce des Etats-Unis (American Chamber of Commerce en anglais, AmCham).

Le géant Anglo-Australien avait annoncé en décembre sa décision d’étudier la sortie des deux institutions, en raison de sa propre politique de réductions d’émissions de CO2. « A la lumière des différences concrètes identifiées par l’étude et de l’étroite gamme d’activités dont bénéficiait BHP en étant adhérent » de la WCA, le groupe est arrivé à la conclusion qu’il ne serait plus membre, souligne le communiqué.

La WCA a préconisé d’abandonner les objectifs en termes d’énergies renouvelables pour privilégier le recours au charbon soi-disant « propre ». BHP de son côté dit défendre une politique de lutte contre le réchauffement climatique qui allie à la fois les énergies renouvelables et les technologies « propres ».

La WCA s’est déclarée déçue par cette décision, en soulignant son soutien à « une approche intégrant les politiques énergétiques et climatiques travaillant à un avenir de basses émissions de carbone ». « Nous pensons qu’une approche équilibrée ne doit pas exclure une efficacité élevée, et les générations d’équipements de production, de stockage, et de collecte d’énergie à faibles émissions de carbone », a déclaré l’association dans un communiqué.

BHP avait envisagé de sortir aussi de la Chambre de commerce des Etats-Unis (AmCham) en raison du rejet par cette dernière de l’accord de Paris et de la coalition pour le prix du carbone, mais déclare finalement en rester membre, afin de bénéficier de l’action de ce lobby en faveur du libre-échange et de réformes fiscales. « BHP note en particulier la position prise par l’AmCham sur des questions d’importance politique significative, incluant ses commentaires sur le sujet des droits de douane sur l’acier et l’aluminium », précise le communiqué.

Brynn O’Brien, directeur de l’Australasian Centre for Corporate Responsibility, a de son côté relevé que la décision de BHP de rester membre de l’AmCham allait contre ses intérêts économiques. « Aussi longtemps que les puissants industriels comme BHP continueront à financer les lobbys de l’énergie fossile, ces lobbyistes continueront à ruiner les efforts pour protéger ces sociétés des risques climatiques », a estimé M O’Brien.

Le groupe minier Rio Tinto, rival de BHP, est entièrement sorti de l’industrie du charbon en mars, par la cession de ses derniers actifs en Australie, une mine de l’Etat du Queensland, vendue pour 2,25 milliards de dollars au fonds d’investissement EMR et au groupe charbonnier indonésien Adaro. Le désinvestissement de Rio Tinto et le départ de BHP de la WCA intervient dans une période où les gouvernements envisagent de sortir du charbon, source majeure de réchauffement climatique et de pollution.

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