L’Arabie saoudite rappelle à l’Opep+ que la limitation des productions pétrolières nationales n’est «pas un acte de charité»




Dans le cadre de l’accord de réduction de la production pétrolière des 13 pays membres de l’Opep et de leurs 10 alliés, deux mauvais élèves, le Nigeria et l’Irak, sont régulièrement dans le collimateur et accusés de dépasser le niveau de production qui leur est assigné

 

 

Le ministre saoudien de l’Énergie Abdel Aziz ben Salmane (photo), chef de file de l’Opep+, a haussé le ton, le 17 septembre dernier, face aux membres qui ne respectent pas leurs quotas de production et évoqué la possibilité d’aller plus loin dans les « mesures nécessaires » pour maintenir à flot le marché de l’or noir.

« La conformité pleine et entière n’est pas un acte de charité, elle fait partie intégrante de notre effort collectif », a d’abord insisté Abdel Aziz ben Salmane dans une allocution retransmise en direct sur Youtube, en amont d’une réunion mensuelle du cartel et de ses alliés.

Deux mauvais élèves, le Nigeria et l’Irak, sont régulièrement dans le collimateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et accusés de dépasser le niveau de production qui leur est assigné.

A l’occasion d’une conférence de presse à l’issue de cette réunion ministérielle désormais mensuelle, le demi-frère du puissant prince héritier Mohammed ben Salmane a par ailleurs expliqué que les membres du cartel et leurs alliés devront être prêts à « aller plus loin dans les mesures nécessaires » pour maintenir un équilibre de marché.

Un communiqué publié dans le même temps sur le site de l’organisation reprend cette formule, expliquant que ce possible durcissement est une conséquence du « contexte actuel », marqué par une reprise économique poussive et une augmentation du nombre de cas de Covid-19 dans certains pays.

Les treize membres de l’Opep et leurs dix alliés, dont la Russie, se retrouvent tous les mois pour évaluer les effets sur le marché des coupes de production qu’ils s’imposent en réponse à la chute de la demande et des prix provoquée par la pandémie.

Les producteurs avaient décidé en avril de réduire leur production conjointe de 9,7 millions de barils par jour (mbj) aux mois de mai et juin, puis d’alléger progressivement ces coupes drastiques: depuis le 1er août, les membres de l’Opep+ sont censés diminuer leur production à 7,7 mbj (sans compter les éventuels rattrapages des retardataires), puis à 5,8 mbj de janvier 2021 à avril 2022, voire au-delà.

Les ministres ont par ailleurs étendu à fin décembre la période de compensation ouverte aux pays ayant dépassé leurs quotas de production, une « mesure essentielle pour les efforts de rééquilibrage en cours et pour contribuer à la stabilité à long terme du marché pétrolier », précise le communiqué.

Les pays membres de l’Opep et 10 autres pays producteurs ont conclu fin 2016 un accord de limitation des productions pétrolières nationales afin de rééquilibrer le marché international du brut. Cet accord, entré en vigueur en début d’année 2017 et baptisé Déclaration de coopération, a été régulièrement renouvelé jusqu’à ce jour.

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