Établi depuis 2019 aux Etats-Unis d’Amérique (USA), il a été jugé par contumace à Alger
Le juge du pôle pénal économique et financier d’un tribunal d’Alger a prononcé, le 14 février dernier, une peine de 20 ans de prison ferme à l’encontre de l’ancien ministre algérien de l’Energie, Chakib Khelil (photo), un ami du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.
Établi depuis 2019 aux Etats-Unis d’Amérique (USA), il a été jugé par contumace.
Il est aussi condamné, selon le verdict du juge, à verser une amende de 2 millions de dinars (14 138 dollars), avec le maintien du mandat d’arrêt international émis à son encontre en septembre 2019.
Ingénieur en pétrole, Chakib Khelil a travaillé pendant plusieurs années pour le compte de compagnies pétrolières américaines, avant de prendre, en 1999, les commandes du ministère de l’Energie; un poste qu’il a conservé jusqu’en 2010.
Pendant cette période, il avait été au centre de plusieurs polémiques, notamment après l’éclatement des premiers scandales de corruption qui avaient éclaboussé, dès 2008, la compagnie algérienne de pétrole Sonatrach.
Ayant échappé aux poursuites lorsqu’il était ministre, Chakib Khelil a été rattrapé par la justice dès 2013. Un procureur d’Algérie avait alors lancé un mandat d’arrêt international contre lui et les membres de sa famille.
Mais la décision avait été annulée, quelques mois après, pour vice de procédures, dans la mesure où le procureur en question n’avait pas respecté « l’avantage de juridiction dont bénéficie un membre de gouvernement ou un ancien ministre lorsque les faits incriminés ont une relation avec l’exercice de sa fonction ».
Ce n’est qu’en 2019, après le départ du président Bouteflika, poussé à la porte de sortie par un mouvement populaire, que la justice a réactivé les poursuites contre l’ancien ministre.
Il était poursuivi, avec d’autres hauts responsables de la Sonatrach, pour « corruption dans l’affaire du complexe gazier d’Arzew (Oran, ouest) », « octroi d’indus privilèges », « abus de fonction » et « conclusion de marchés en infraction aux lois et à la réglementation ».
Outre l’ancien ministre, le même tribunal a condamné l’ancien président-directeur général du groupe Sonatrach, Mohamed Meziane, à une peine de 5 ans de prison, tandis qu’une peine de 6 ans de prison a été prononcée à l’encontre de son adjoint, Abdelhafidh Feghouli.
Les accusés étaient poursuivis pour la réalisation du complexe gazier d’Arzew (Oran) en 2008, pour lequel le Groupe italien Saipem avait été privilégié, « sur instruction de l’ancien ministre, Chakib Khelil, au détriment d’une société émiratie qui avait pourtant présenté une meilleure offre ».
Deux représentants du groupe italien, en l’occurrence Gilbert Bulato et Massimo Gallipoli Steal, ont écopé d’une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de DA chacun (71 169 dollars).