Algérie: Mohamed Arkab débarqué du ministère de l’Energie après 14 mois au poste




Nommé le 31 mars 2019, il a été remplacé le 23 juin 2020 par Abdelmadjid Attar, ancien PDG de Sonatrach

 

 

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a procédé, le 23 juin, à un remaniement ministériel partiel, nommant Abdelmadjid Attar – ancien PDG du géant pétrolier public algérien Sonatrach (1997-2000) – à la tête du ministère de l’Energie.

Mohamed Arkab (photo), qui occupait ce poste à la faveur d’un décret du 31 mars 2019, a été désigné ministre des Mines.

L’Algérie, très vulnérable à la chute des prix du pétrole et confrontée à une crise du système politique doublée d’une urgence sanitaire, voit s’approcher la menace d’un krach financier et de troubles sociaux.

La Banque centrale vient de publier des chiffres alarmants sur la chute des liquidités bancaires. Quant aux réserves de change, elles fondent. Elles sont tombées sous les 60 milliards de dollars (55 milliards d’euros) fin mars, contre 79,88 milliards de $ (73 G€) fin 2018 et 97,22 G$ (88,8 G€) fin 2017. Selon certains économistes, ces réserves pourraient s’épuiser à très court terme.

Compte tenu de l’effondrement des cours du brut ces derniers mois, le prix de référence du baril de pétrole a été revu à la baisse de 50 à 30 dollars (de 45 à 27 euros) dans la récente loi de finances complémentaire. L’Algérie est tout particulièrement exposée aux fluctuations du prix du baril du fait de sa dépendance à la rente pétrolière, qui représente plus de 90% de ses recettes extérieures, et de la faible diversification de son économie.

Pour faire face à cette situation préoccupante, le gouvernement a décidé de réduire de moitié le budget de fonctionnement de l’État et a annoncé une réduction de l’énorme facture des importations de 41 à 31 milliards de dollars (38 à 28 milliards d’euros). Alger a également renoncé à recourir aux cabinets d’expertise étrangers pour ses grands projets afin d’économiser 7 G$ (6,5 G€) par an. Et le géant public des hydrocarbures Sonatrach va réduire son budget 2020 de 50%, soit l’équivalent de 7 G$ (6,5 G€).

Le président Tebboune, qui a exclu au nom de la « souveraineté nationale » de contracter des prêts auprès du FMI et des organismes financiers internationaux, a lui-même reconnu « la vulnérabilité » de l’économie algérienne « en raison de notre négligence pendant des décennies à la libérer de la rente pétrolière ».

Selon des prévisions du FMI, l’Algérie devrait connaître une récession en 2020 (- 5,2%) ainsi qu’un déficit budgétaire parmi les plus élevés de la région en raison de la crise pétrolière et de la pandémie de coronavirus.

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