Algérie – Italie: entente au sommet pour augmenter les livraisons de gaz à l’Italie




Engagement obtenu lors de la visite à Alger le 11 avril du Premier ministre italien Mario Draghi

 

Le Premier ministre italien Mario Draghi (photo, g), s’efforçant de réduire la dépendance énergétique de son pays de la Russie, a annoncé lundi 11 avril lors d’une visite à Alger un accord avec l’Algérie pour l’augmentation de ses exportations de gaz vers la péninsule.

L’Algérie, l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Italie, est son deuxième fournisseur en gaz, derrière la Russie dont proviennent 45% des importations gazières de la péninsule.

À l’issue d’un entretien avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune (photo, d), M. Draghi a annoncé un accord entre le groupe énergétique italien Eni, acteur clef du secteur des hydrocarbures en Algérie et le géant étatique algérien Sonatrach pour que ce dernier fournisse davantage de gaz à l’Italie.

« Nos gouvernements ont signé une déclaration d’entente sur la coopération bilatérale dans le secteur de l’énergie. À celle-ci vient s’ajouter l’accord entre Eni et Sonatrach pour augmenter les exportations de gaz vers l’Italie« , a déclaré M. Draghi à la presse. « Tout de suite après l’invasion de l’Ukraine j’avais annoncé que l’Italie se serait rapidement organisée pour réduire la dépendance du gaz russe. Les accords d’aujourd’hui sont une réponse significative pour atteindre cet objectif stratégique et d’autres suivront », a-t-il ajouté.

M. Draghi n’a pas fourni de chiffre mais Eni a précisé dans un communiqué que l’accord « permettra d’exploiter les capacités de transport disponibles du gazoduc (Transmed) pour assurer une plus grande flexibilité d’approvisionnement en énergie, et fournir progressivement des volumes croissants de gaz à partir de 2022, jusqu’à 9 milliards de mètres cubes de gaz par an en 2023-24 ».

L’Italie, qui importe environ 95% du gaz qu’elle consomme, est l’un des pays européens les plus dépendants du gaz russe.

L’Italie est déjà le premier client du gaz de l’Algérie d’où elle assure le tiers de ses approvisionnements. Elle en avait importé durant le premier trimestre 2021 un total de 6,4 milliards de mètres cubes, soit une progression de 109% par rapport à 2020, selon l’agence officielle algérienne APS.

Le contrat de vente de gaz entre les deux pays a été renouvelé en mai 2019 pour une durée de huit ans jusqu’en 2027, en plus de deux années optionnelles supplémentaires.

Sonatrach et Eni gèrent ensemble le Gazoduc Transmed dont la capacité est de 32 milliards mètres cubes. « L’Algérie exporte un maximum de 22 milliards de mètres cubes via le gazoduc Transmed », ce qui laisse une capacité de 10 milliards de mètres cubes à exporter, a précisé à l’AFP l’expert Abdelmajid Attar, ancien ministre algérien de l’Énergie.

Le gaz pourrait également être liquéfié et envoyé à travers des méthaniers, sachant que « les unités de liquéfaction qui existent en Algérie ne sont exploitées qu’à 50/60% de leurs capacités », selon M. Attar, ancien PDG de Sonatrach.

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